Déjà deux heures que le vent balayait en rafale des nuages d'un sable aussi fin que sournois. De celui-ci, chaque grain devenait projectile, venant piquer chaque millimètre carré de peau exposée, non sans rappeler quelque irritable insecte.
A ce rythme, il n'en faudrait pas plus de quelques minutes d'immobilité pour que l'on ne retrouve de quiconque qu'un bonhomme de sable. L'on aurait pu croire que ce début de tempête eût apporté la fraîcheur d'un vent venant caresser une peau transpirante de sueur, ou que les dunes ainsi déplacées en nuages eussent suffisamment caché le soleil qu'il en devînt moins accablant... Il n'en était rien.
Chaque rayon dardait à en brûler la peau déjà irritée par cet assaut répété. Les yeux pleurent leurs dernières larmes, faute de n'avoir plus d'eau dans son corps à sacrifier, dans un vain espoir d'en chasser les grossières poussières ; les poumons toussent leur dernier soupir, n'ayant plus pour les emplir que ce sable, encore et toujours ce sable, omniprésent, qui harcelait sans cesse quiconque osait le fouler de son pied.
C'est presque par chance que Siratcha trouva son refuge de fortune, tant elle avait été désorientée par la tempête. A plusieurs reprises, même, elle aurait juré avoir déjà croisé telle ruine ou tel ossement, les moindres petits repères qui, de connivence avec les grains de sable, avaient décidés de tous se ressembler.
Elle décida que cette habitation saccagée par les aléas météorologiques serait son havre pour la nuit, ou tout du moins ce qui restait de cette journée. Neuf mètres carré environ, dix si l'on se sentait généreux, beaucoup plus si l'on comptait que tout un pan de mur s'était effondré depuis bien des années déjà, tout comme la porte dont le bois n'avait malheureusement pas survécu à la sécheresse de l'air et la rudesse du désert. Plus de porte, donc, mais à peu de choses près une habitation toujours plus viable que la perspective d'une nuit à la belle étoile.
La Lo Po Bia s'installa dans le coin opposé au mur délabré, tout en marquant la distance avec la porte d'entrée inexistante. Ici, bien à l'abri du sable, elle pouvait enfin jouir d'un certain répit et laisser se reposer ses jambes endolories. Le vent s'engouffrait dans la demeure par intermittence, donnant quelques frissons à la chatte qui n'était plus habituée à la fraîcheur. Sans vraiment se soucier de son état, elle déplia ses bagages sommaires : un sac de couchage, de quoi faire un feu, et des rations séchées en salaison pour les rendre plus transportable.
A mesure que la Lo Po Bia recouvrait ses esprits, la perspective de la traversée de ce désert lui semblait de moins en moins plaisante... Mais elle s'était engagée, et un désistement signifierait la fin d'une collaboration fructueuse qui pourrait la mettre sur 'sa' piste. Elle se raccrocha à cette résolution alors que la conclusion à cette réflexion fut amenée sous la forme d'une terrible migraine due à l'insolation.
Il était temps de s'hydrater, de se reposer, et d'attendre que la tempête et son courroux ne s'estompent. A quoi ressembleraient les paysages d'aujourd'hui, demain ? Serait-elle seulement capable de s'orienter vers sa destination..?
Trop de questions qui n'apportaient que trop peu de réponses. Siratcha fit sauter le bouchon de sa gourde pour en avaler goulûment le maigre contenu restant. La mise en place du feu fut très aisée compte tenu de l'apport en bois sec que cette habitation recelait. La porte, échouée au sol, serait la première à faire les frais de l'épreuve des flammes, avec un grand succès, rapidement suivie par le mobilier en ruine, le moins encombrant d'abord, afin d'éviter de s'épuiser à la tâche.
Lorsque la féline jugea que le feu disposait d'assez de combustible pour lui garantir une nuit chaude, elle installa un petit matériel de cuisine portatif. Elle n'allumerait le feu que lorsque la nuit tomberait, inutile de gâcher du combustible, et encore plus inutile d'augmenter une température déjà infernale.
Une fois posée dans le coin de la maison en ruine, la jeune noble remarqua quelque chose d'inhabituel dans le bruit du vent. Elle tendit l'oreille, faisant appel à ses sens félins.. Quelqu'un approchait, c'était certain !
En l'espace d'un instant, son arms inventory passa en mode visible ; Siratcha se saisit de son Crochet. Sur le qui-vive, elle risqua une question inquisitrice à l'adresse de la silhouette qui semblait se découper derrière le rideau de sable :
L'étage quatre le chevalier d'argent ne l'aimait pas beaucoup. Enfant des villes, il n'y connaissait rien aux vastes étendues de sables qui lui faisaient face et assez naïvement il avait fait un parallèle entre ça et les vastes dômes de neige des centres commerciaux de l'étage numéro 30 ou il avait grandi. Ce qui lui était familier c'était les vastes mer turquoises et les métropoles surpeuplées... Habitué a la chaleur que l'enfant des Arie pensait être et c'est avec cette confiance qu'il pénétra dans le vaste désert.
Ce qui s'avéra être vous en conviendrez une vaste erreur, n'ayant pas pensé a s'équiper en conséquence a l'exception de l'eau et de la nourriture, Shiro s'était aventuré tête la première dans cette nouvelle aventure. Cela aurait pu bien se passer si une tempête de sable ne s'était pas levée en plein milieu de son trajet prévu pour la prochaine oasis... Ah la la quel manque de chance hein? Un sourire ironique tordait les lèvres du jeune homme qui se retient de lâcher un juron, même seul il devait être digne et poli comme l'est Hon.
Le soleil du désert était vraiment différent du soleil tropical dont il avait l'habitude... Très, vite, le jeune pélerin compris que s'il continuait comme ça il prenait le risque de tomber dans l'inconscience et se faire ensevelir par le sable... Donc résumé, il pouvait plus porter ses lentilles parce qu'elle séchaient, respirer faisait excessivement mal aux poumons et s'il s'arrêtait c'était la mort... Le sable fouettait la peau d'albâtre de l'Arie sans cesser une seconde, il avait un choix a faire et il le fit. Retirant son t-shirt, l'ingénieux ou stupide jeune homme le déchira en bande pour s'improviser un turban autour de la tête qu'il humidifia avec ses réserves d'eau. Bon c'était pas fou d'user son eau comme ça mais ça valait mieux que d'étouffer.
Combien de temps avait-il passé a marcher? Il ne savait plus, la tempête avait brouillé ses repères et Shiro était désormais sans le ciel incapable de savoir ou il se dirigeait... Compliqué et épuisant... c'était plus amusant dans les jeux vidéos les désert! Prochaine fois il se paira un trajet de vaisseau plutôt que d'économiser pour le prochain skin exclusif du chevalier d'ébène dans Legendary Ranker, après tout c'est logique, il ne peut pas jouer s'il est mort.
Une bâtisse a demie écroulée attire l'attention du jeune homme a la mèche écarlate, une habitation certes en ruine et sans porte et avec un mur manquant, mais trois murs ça suffisait a faire un abri du vent parce que ça voulait dire un coin! Devait il remercier sa chance ou son gros cerveau? Il ne savait pas mais c'est sans se douter le moins du monde qu'une idée aussi basique a du être partagée par d'autres voyageurs égarés qu'il se présente a l'entrée de la dite ruine avant d'être apostrophé par une voix un peu abîmée mais féminine... Il était pas le seul a avoir avalé des kilos de sable on dirait!
La situation devenait soudainement critique, faisant face a une chose chat qui avait dégainé un crochet, en plus le soleil commençait a se coucher. C'était donc une jolie demoiselle qui faisait face a notre chevalier un peu surpris. Portant la main au tissu protégeant son visage, c'est d'un geste ample qu'il tire sur la bande, laissant apparaître son visage. C'était néanmoins ça qu'il recherchait parce que peu de gens connaissent la capacité des lames éthérées Arie, sans doute l'aurait elle attaqué directement s'il avait osé porter sa main a la lame sur son épaule, en plus que c'est pas forcément pratique de dégainer dans cette position faite pour le voyage plus que le combat...
"Je m'appelle Shiro belle demoiselle"
La lame éthérée se forme au bout de ses doigts, il n'était plus le voyageur pataud dans le désert non... il était redevenu le fils d'Hon, ramenant d'un geste grâcieux mais incompréhensible pour le commun des mortels la lame lumineuse face a son corps, s'illuminant au passage aux yeux de la Lo Po Bia d'une aura pâle. Les rubis lui servant d'yeux reflétant la lame iréelle dans l'obscurité tombante, elle put néanmoins voir un sourire sur les lèvres de l'Arie:
"Mademoiselle, il ferait souffrir mon honneur de devoir faire couler le sang pour quelque chose d'aussi trivial que quelques murs."
Néanmoins il ne ressentait aucune hostilité envers elle, tuer une Lo Po Bia pour un bout de mur était vraiment idiot pour lui et il avait eu suffisamment de soucis avec deux régulières de cette famille pour une vie... Nan mais vraiment, suffit qu'en plus il tue ce qui pourrait être une de leur soeur et la l'avenir s'annonce gris... Pour accentuer néanmoins les choses, le chevalier laisse son shinsoo envahir la lame, celle ci se teint en bleu et se met a crépiter de manière menaçante alors qu'il la pointe vers le sol, penchant la tête il tends une gourde:
"Il me reste beaucoup d'eau si tu veux"
Il n'avait pas de pain et de sel pour signifier la paix, mais l'eau ferait un bon substitut. La subtilité dans ce genre de situation n'était pas le fort de Shiro, soit elle accepte son eau, soit ils se battaient...
Les pieds de Siratcha, jusqu'alors fermement ancrés dans le sol en guise de posture de combat, se détendirent, tout comme le reste de son corps. Le voyageur ne dégageait aucun Shinsoo malsain, ni aucune intention de se battre pour la misérable ruine qui les avait réunis en plein désert.
Quelle était cette infime probabilité de croiser âme qui vive, et non point des moindres puisqu'il s'agissait d'un héritier de Arie Hon. Un constat accablant pour la Fisherman dont l'arme rejoignit son fourreau sans avoir pu s'abreuver d'aucun sang. Elle n'aurait aucune chance dans un combat à l'épée. C'était la seconde fois que Siratcha se sentait acculée et impuissante, et cet état d'esprit participa à renforcer la méfiance qu'elle avait en cet inconnu aux cheveux plus blancs que la neige. Elle soupira.
Arie Shiro, c'est bien cela ? Veuillez me pardonner mon attitude défensive. Avec votre turban, je vous prenais pour un assassin ou un pillard ; un futur cadavre, dans tous les cas.
La jeune femme renvoya au Arie un regard soutenu. Aux deux fantômes rouges du Arie répondraient maintenant les deux démons cuivrés de la féline. La rencontre entre un chasseur et une prédatrice. L'identité de l'intrus ne constituait en rien une preuve que celui-ci ne veuille aucun mal, mais il était clair que s'il avait voulu la tuer, il l'aurait fait, et depuis longtemps.
J'ai du feu.
Cette réponse succincte faisait office de réponse dans ce simulacre de conversation. Le brasier de la Lo Po Bia contre la gourde d'Arie, cela semblait équitable. Un pacte tacite venait d'être conclu, aussi la chatte poursuivit ses tentatives pour allumer un feu de camp, jusqu'à y arriver finalement. C'est autour de ce dernier que la tension revint, étrangement. Siratcha ne savait pas vraiment comment aborder la discussion avec un Arie ; il était le premier qu'elle croisait, et la seule connaissance concrète dont elle disposait était la suivante : on ne croise jamais le fer avec un Arie, sauf pour se suicider.
Dehors, la tempête continuait de faire rage, et martelait de son souffle incessant les murs de la ruine qui servait de bivouac à ce duo impromptu. La lumière du jour, déjà masquée par le sable, n'était plus qu'un pâle orbe blanchâtre dont l'extinction arriverait d'une minute à l'autre. Déjà une certaine fraîcheur s'installait, à l'ombre. D'abord agréable et bienvenue, mais rapidement plus coriace. N'ayant jamais été confrontée à ce type de biome, Siratcha ignorait que la nuit dans les déserts étaient des plus froides.
N'écoutant que son instinct de survie pour le moment, elle s'affairait à préparer l'endroit pour la nuit. Le toit semblait encore assez solide pour ne pas s'effondrer sur eux, c'était déjà cela en moins à faire. A l'aide de la bâche de sa tente, Siratcha colmata le mur effondré en tendant le tissu. Le vent le faisait claquer, au rythme des bourrasques, mais c'était un inconvénient bien plus supportable que s'endormir sur le même sol que scorpions et autres serpents. Des pierres issues du mur fissuré assuraient que la bâche tienne fermement au sol, tandis que les pieux de la tente se frayaient un chemin dans la roche friable avec une certaine aisance.
J'aurais aimé barricader la porte également, mais je n'ai qu'une seule tente. Il faudra nous contenter de ça... Au moins, le vent ne nous atteindra pas.
Elle retourna s'asseoir près du feu, approchant ses mains des flammes salvatrices. Ce feu ne durerait pas toute la nuit, faute au manque de bois pour l'alimenter. Siratcha puisa dans ses rations pour trouver de la viande séchée sur laquelle elle se fit les dents. C'était dur et caoutchouteux à la fois, et sans de bonnes canines pour attaquer le morceau de viande, la meilleure option restait encore de la faire bouillir. Mais ni elle ni le rejeton d'Arie n'avaient assez d'eau à gaspiller de la sorte.
A propos de ce dernier, la Lo Po Bia ne cessait de le fixer. Il y avait quelque chose en lui qui éveillait sa curiosité. Elle avait toujours été admirative des légendes qui se disaient sur cette famille et leur prouesse à l'épée. L'on prétendait même, dans les milieux hérétiques, que Arie Hon serait aussi puissant que Zahard lui-même. Une propagande intolérable mais tenace.
Mais il y avait autre chose également, un quelque chose sur lequel elle peinait à mettre des mots. Malgré la méfiance qu'elle éprouvait à son égard, le bretteur aux cheveux blancs l'attirait à bien des égards. C'était tantôt une pulsion meurtrière afin de jauger sa puissance, et tantôt une sorte d'admiration, bien que Siratcha ne sache pas vraiment ce qu'il y avait d'admirable chez cet inconnu.
Dans une tentative de briser la glace, la chatte tendit à Arie un bout de viande séchée, toujours en le fixant de ses yeux dorés, dont les pupilles s'étaient maintenant rétractées en fentes à peine ouvertes, à la lumière du feu.
Vous êtes Scout, Arie Shiro ? Il me semblerait bien imprudent de se promener seul dans ce désert. Peut-être y cherchez-vous quelque chose ?
Les questions de la jeune noble avaient été posées sans trop d'arrière-pensées, celle-ci étant bien plus intéressée par le fait de chercher dans sa bouche le bout de cartilage qui la gênait dans la mastication de sa nourriture. Mais bien que ces questions paraissent innocentes en premier lieu, il était assez évident que la féline n'avait pas abandonné l'idée de détailler son interlocuteur de fond en comble.
L'épée de foudre lumineuse semble s'évanouir dans l'obscurité alors que le crochet rejoignait son fourreau. Shiro n'était pas étranger a la peur que son ascendance sucitait et souvent il en avait joué pour faire éviter de couler le sang inutilement. Néanmoins, s'il n'était pas un mensonge de l'appeler Arie, d'autres parmi ses frères et soeurs comme cette folle d'Hae seraient capable d'intenter a sa vie rien que de par ces mots. Prenant un air réfléchi, le chevalier d'argent prends la décision de ne pas mentir a la Lo Po Bia, sans doute n'était elle pas étrangères aux luttes de pouvoir internes dans l'intérieur des familles, les rumeurs veulent que parmi les enfants de Traumei, les divers totem s'entendaient pas merveilleusement bien...
"Vos yeux ne vous trompent pas, mais j'ai été affublé du nom d'Aira bien que mon père soit Hon. Juste pour votre sécurité, si vous rencontrez un de mes frères ou soeurs et me mentionnez sous le nom de mon père, vous risquerez votre vie. Vous comprenez sans doute les troubles internes au grandes familles mademoiselle Lo Po Bia...? J'ai pas eu le loisir d'apprendre votre prénom."
Le chat sembla répondre de manière adéquate au chevalier, offrant une place a son feu en échange d'une place a son feu. S'asseyant a ses côtés il quitte son visage sérieux avant de laisser ses yeux s'attarder sur l'étrange être qui lui faisait face. En effet, il avait eu le loisir d'être pris pour cible par des membres de cette famille auparavant et l'expérience avait été très désagréable, plus pris pour un animal a dompter qu'un être humain, sans l'intervention de sa soeur sans doute n'aurait il pas pu résister longtemps... et dire que c'était dans l'année... Néanmoins, le félin n'exhibait aucune des choses qui t'avaient effrayé chez les jumelles, elle était polie bien que féroce, te prenait pour un être humain. Les yeux du bretteur se mettent a la détailler davantage, elle était plutôt jolie... ses attributs félins auraient pu être repoussant pour beaucoup, mais du point de vue de Shiro cela ne faisait qu'ajouter a l'exotisme de la situation.
Oui exotique, le désert il ne connaissait pas c'était surtout le climat tropical qui lui était familier. Faire l'erreur de croire que le soleil de cet étage était le même que celui de la ou il avait grandi aurait pu lui coûter la vie. Avec un sourire amusé, il décide de prendre sa tente et faire pareil que la chatte qui s'excusait de pas avoir assez de tentes... en même temps, ça servait a rien de se balader avec deux tentes. Avec un léger sourire aux lèvres il commence a combler l'entrée:
"Je vais m'en charger, si jamais le vent change de sens ça pourrait jeter du sable sur le feu et on sera mal. Pour le turban, c'était un T-shirt en fait, histoire d'arrêter de respirer du sable, c'est efficace vous devriez essayer lorsque l'on sortira."
Fin... quoique l'idée n'était peut être pas si bonne que ça pour elle, c'était une femme, déchirer son haut pour en faire un turban c'est compliqué. Il décide de réfléchir un peu plus avant de parler la prochaine fois, mais Shiro n'était définitivement pas équipé pour un voyage dans le désert et il en prenait de plus en plus conscience, après tout, il n'avait pas pris de nourriture et la tente qui lui servait d'abri habituellement servait a combler une porte, après cela évitera aux éventuels pillards du désert de voir la lueur dans la tempête.
Le froid commençait a arriver, si le torse du chevalier avait accueilli cette nouvelle avec joie après avoir subi le soleil et le sable, très vite il se met a frissonner, qui aurait cru que le désert pouvait être aussi froid? Quel endroit pour vivre absurde? La villa de ta mère te manquait dès fois, faut dire que parmi les êtres vivant dans la tour elle était catégorisable de "pétée de thunes" son poste dans l'armée de Zahard et sa bonne place parmi les rankers étant ce qui lui rapportait assez de richesses pour faire vivre des centaines de fois le train de vie que Shiro et ses soeurs avaient menés dans l'étage touristiques qu'était l'atelier... Représenter l'armée de Zahard avait dès fois du bon.
Acceptant avec plaisir le bout de viande donné par Siratcha, c'était quand même loin des goûts habituels du jeune homme. Il n'avait aucun soucis avec la viande séchée, mais sur un pain rond, recouvert de sauce tomate elle même recouverte de fromage... Bon c'était toujours un ingrédient de pizza il pouvait se rassurer avec ça. C'était néanmoins pas ça le plus gênant... en plus de cette situation un peu bizarre, parce que soyons francs... quelle sont les chances que deux membres des dix familles se rencontrent? Puis quelles sont les chances que ça soit dans ces conditions? Non ce qui était plus gênant, c'était que la femme chat dévorait du regard le chevalier sans détourner les yeux? Essayait elle de déterminer s'il était une menace? Il ne savait pas trop dire, mais peut être avait elle vu un peu le rouge poindre sur ses joues...
Bout de viande séchée entre les dents, le jeune homme sort la couverture dans laquelle il s'enroule habituellement loin d'un sac de couchage honnêtement. Il la dépose sur ses épaules pour se protéger un peu du froid avant de revenir a Siratcha qui lui demandait s'il était scout... Fixant la jeune femme une seconde, il se rends compte de la situation, elle venait d'utiliser son matériel pour les protéger tous les deux... Se relevant, le chevalier vient s'assoir a côté d'elle avant d'enrouler son bras autour des épaules de la Lo Po Bia avant de ramener la jeune femme contre lui:
"Vous pouvez me tutoyer et m'appeler Shiro. En réalité je suis un fisherman, je devais rejoindre l'oasis d'Ednah qui était a moins d'un jour de marche de mon point de départ mais je me suis perdu a cause de la tempête, j'ignore ou je suis."
Avec une douceur peut être inattendue de lui, il dépose la couverture autour d'eux de manière a les recouvrir tous les deux. Il n'avait pas réfléchi assez, est ce que un chat ça a un odorat comme un chien? Est ce que dans ce cas elle sera incommodée par l'odeur? Pourquoi il stressait autant de la réaction de la Lo Po Bia a son initiative, elle avait partagé son repas elle ne prendrait pas mal qu'il partage sa couverture non?
"Qui aurait cru qu'il ferait si froid la nuit dans le désert hein?"
Des situations gênantes, il en avait connues depuis le début de son aventure... mais il ne se souvenait pas en avoir eu des comme ça, même s'il n'arrivait pas a le nier, il aimait le contact de la jeune femme contre lui. Il espérait qu'elle n'avait pas été capable de voir ses rougissements ou son coeur d'emballer... ouais nan elle était incapable de s'en rendre compte hein? Puis pourquoi il avait fait ça? Il aurait pu se contenter de la laisser dormir sur le plancher et avoir froid? Oui bon pas très chevaleresque mais il aurait du... En fait, c'est vraiment la panique dans sa tête en fait.
Siratcha regarde fixement l'épéiste alors qu'il lui donne son nom véritable, accompagné d'une mise en garde. Un exilé, réprouvé par sa propre famille ? Qu'importe. Il aurait été suicidaire de vouloir croiser le fer. Le sang prévaut sur le nom, et cet ex-Arie aurait fait couler celui de la féline au nom du sien. La perspective de devenir un trophée de chasse n'était pas vraiment très reluisante.
Siratcha.
La participation du jeune homme à la protection de leur bivouac improvisé permit à la chatte de se concentrer à nouveau sur ce qui l'intéressait présentement : le feu. Le laisser s'éteindre, c'était se condamner à une nuit glaciale, ce qui arriverait tôt ou tard, faute de ressources suffisantes pour alimenter les gerbes affamées qui léchaient lentement les restes de la porte d'entrée. Elle laissa ainsi l'homme en blanc gérer sa tente et occuper l'espace par ses paroles pendant qu'elle rajoutait du bois et se servait d'un bâton comme tisonnier. Elle n'écoutait que d'une oreille, mais l'idée du turban était bonne à prendre... Ses oreilles étaient encore douloureuses et probablement pleines de sable à force de braver le désert et sa tempête. Elle y songerait, mais rechignait à devoir exposer son torse à la place. Quelle douleur serait la pire ?
A nouveau elle fixa le bretteur de ses deux yeux ronds, dont les pupilles s'étrécissaient ou se dilataient selon ce que les flammes dansantes éclairaient de la ruine. Entre femme et chat, entre la proie et le prédateur, Siratcha ne comprenait pas vraiment l'intérêt qu'elle éprouvait pour ce banni perdu en plein erg.
Elle ne comprit pas davantage la raison qui poussa 'Shiro' à venir se blottir contre elle et l'envelopper de sa couverture. Immédiatement, elle sentit ses joues s'empourprer alors que son cœur battait bien plus vite et bien plus fort que de raison. Était-il un danger ? Non, ce n'était pas ça... Son regard se fit évitant, presque fuyant, alors qu'elle balbutiait quelques mots :
Merci pour la couverture..
La réplique du fils d'Arie concernant le désert et sa froideur jeta pour le coup un froid certain tant on percevait la gêne dans ses propos. Était-il incommodé par elle ? Peut-être n'aimait-il pas que la queue de la féline vint s'enrouler autour d'eux, presque par réflexe, avec un naturel qui avait échappé à Siratcha elle-même.
Il fait froid, oui.. Et j'ai peur que ça n'aille pas en s'arrangeant : nous allons bientôt manquer de bois, et sortir à cette heure et en pleine tempête....
Chassant toute pensée de sa tête, la jeune noble releva le nez du feu pour chercher à croiser le regard de Shiro. Elle avait besoin de le lire, de le déchiffrer. Il semblait toujours aussi mal à l'aise, mais l'esprit rationnel de la chatte l'emporta sur le côté émotionnel.. A moins que ce ne fut l'inverse..?
Cette nuit, nous devons dormir côte à côte. C'est une question de vie ou de mort alors arrêtons de tourner autour du pot et disons ce qui a besoin d'être dit : si je te dérange, libre à toi de reprendre ta tente et tenter ta chance dans la tempête. Pour ma part... Elle hésita un instant, avant de reprendre d'une voix étranglée par la honte J-je n'ai jamais dormi avec quelqu'un, même dans le Nid.. A-alors si tu ne veux pas rester, n-ne t'en fais pas.. je survivrai..
Ses propres aveux achevèrent de faire virer au rouge le visage tout entier de la jeune féline. Ce n'était pas une proposition de coucher ensemble. Ce n'était PAS une proposition comme ça !! C'était simplement de la survie, n'est-ce pas ? Une seule nuit.. Une seule fois. Sa première fo-NON ! Ne surtout pas penser ainsi.
Étrangement, elle aimait ce contact avec le fils d'Arie. Elle se sentait presque bien, sous cette couverture, à partager une chaleur corporelle qui leur manquait déjà assez cruellement. Elle repensait au bras que Shiro avait passé autour de ses frêles épaules, aux mains caleuses de l'épéiste qui témoignaient de son entraînement acharné. Elle l'imaginait ainsi, torse nu, répétant mille et une fois les mêmes mouvements martiaux jusqu'à en dépasser la maîtrise humainement possible.
J'y pense.. Tu n'es peut-être pas un Arie de nom, ni un Scout – ce qui est assez stupide et qui expliquerait pourquoi tu t'es perdu, en premier lieu – mais tu dois avoir tes raisons pour avoir fui ta famille. Si.. Si tu le souhaites, je pourrais éventuellement te trouver une place dans le Nid, même si ce ne serait que temporaire, à moins que tu ne rejoigne la famille.. d'une manière ou d'une autre. Et quand je serai suffisamment haut-gradée dans l'armée, je t'offrirai un poste sous mon commandement. Tu n'auras plus à t'inquiéter de ce que dira ton ancienne famille. Tu pourrais nous rejoindre, me rejoindre. Qu'en dis-tu ?
S'il y avait un truc que Shiro était sûr, c'était que la jeune femme allait se dégager, non pas enrouler sa queue de chat autour de lui alors qu'elle continuait sur le fait qu'il allait faire plus frais et que le bois ne durerais pas... Ah... Oui bon ce qu'elle disait était vrai mais Shiro n'y avait pas fait attention, sans doute le genre de trucs qui lui échappait encore un peu de sa vie confortable d'avant. Chose qui n'arrangeait rien, elle cherchait a croiser son regard, provoquant davantage la gêne mais il arrêta d'éviter son regard, hochant légèrement la tête alors que la queue de chat lui arrache un frisson, il répond d'une voix basse ou il a du mal a cacher sa gêne:
"Tu..."
Il avait a peine commencé a articuler sa réponse pour tenter de briser la glace que la Lo Po Bia le surprends davantage. Une réponse qui fait avoir a Shiro un moment d'absence d'une ou deux secondes, laissant juste deux rubis étonnés a la place de ses yeux. Oui... elle lui disait bien de dormir avec elle? Pourquoi elle faisait sonner ça si bizarre? Est ce qu'elle avait envisagé de...? C'est a son tour de devenir pivoine, dormir avec quelqu'un du sexe il l'avait déjà fait, que ça soit sa mère ou ses soeurs mais ironiquement pour un Arie, il les avait jamais considérer comme des partenaires. Electra était un cas spécial, infatiguable c'était souvent lui qui s'endormait le premier lors des sessions gaming durant toute la nuit... voir plus, mais la encore la Tu Perie bien que manquant de pudeur était d'une naïveté incroyable concernant ces choses la... Ici il était clair que l'idée n'avait pas été étrangère au cerveau du chaton... ou c'était lui qui aimerait le croire parce que l'idée commençait a naître dans son esprit... après tout ils étaient coincés la, elle était aussi des dix familles donc cela passerait relativement... Les yeux de Shiro se baissent vers elle pivoine alors qu'il se laisse aller a regarder le corps de Siratcha d'un nouvel oeil.
Reprenant vite contenance, Shiro hoche la tête en réponse aux paroles de Siracha:
"Non non! Je... ça ne me dérange pas! J'osais pas te le proposer... Même si c'est vrai c'est une question de survie, dormir sous la même couverture n'est rien, quel chevalier laisserait sa dame mourir de froid alors qu'une simple étreinte lui permettrait de survivre? Je suis juste... pas habitué moi non plus"
C'était vrai, la queue de félin de la Lo Po Bia, son regard d'ambre, le jeune Arie l'imaginais étrangement dans une belle robe, venant lui apporter une bouteille d'eau après un entraînement éreintant pour dépasser davantage les limites de sa lame, un vent doux, un beau terrain d'entraînement ou les cerisiers en fleur laissaient échapper leurs douce fragrance. Cliché sûrement, mais c'était ce qu'il voulait, doucement il se pencherais, leurs visage s'approcheraient et... Hein?
Les paroles de Siratcha avaient changé, quelque chose dans sa voix surpris Shiro... Ce n'était plus l'intrépide noble qui lui parlait, son estomac semble se nouer... Elle se rendait compte de ce qu'elle disait? Oui très sûrement... Après tout, ils étaient tous deux des dix familles et ils savaient bien, trop bien que le seul moyen était un mariage, chose impensable du côté Arie, obsédés par le sang ils ne supporteraient pas la Lo Po Bia, surtout au vue de ses attributs félins, heureusement que leur avis ne comptait plus a ses mégères. Pensif, le fils d'Hon fixe la belle avant de fixer le feu, les flammes se reflétant dans ses yeux rubis, sa détermination visible dans ses mots et son visage:
"Je ne les fuis pas... ils m'ont jamais laissé entrer. Père a disparu après la guerre et ma mère même si elle dirige une armée n'est pas une Arie... Mon sang est sale, pour cette raison, mes frères et soeurs seraient auréolés de prestige en me tuant. Néanmoins, cela doit être dans les règles de l'art donc je n'ai rien a craindre. Je veux juste monter la tour et me présenter a son épreuve... je ne veux pas d'un étage comme Urek... je veux juste l'entendre m'appeler fils... avoir le droit de porter mon nom. Tu comprends que je ne peux pas accepter de rejoindre ta famille."
Mais il voulait la rejoindre elle, ses yeux reviennent vers elle, travailler sous ses ordres dans l'armée de Zahard... la rejoindre elle... juste elle... c'était envisageable... après tout... pourquoi pas? Son deuxième bras se lève, enlaçant la Lo Po Bia pour lui faire face, avant que sa main saisisse avec douceur son menton. Shiro ne réfléchissait plus, tout ce qu'il sentait c'était son coeur tentant de s'enfuir de sa cage thoracique, une mystérieuse bête lui labourant les entrailles. Ses doigts sous le menton de Siratcha, il redresse doucement son visage, elle était si proche... Ses yeux ancrés dans le regard d'or de la jeune femme, son visage s'approchant, il lui chuchote avec une douceur qu'il ne lui avait pas encore montré:
"Mais je peux te rejoindre... toi... que toi... ensemble...?"
Il ne pouvait pas aller plus près, ses lèvres se posant doucement sur celles de la femme qui l'avait tellement charmé qu'il avait surmonté sa timidité. Plus rien ne l'incommodait, ni le vent, ni le sable, il n'y avait plus que ce baiser, Siratcha... Son monde se résumait a elle désormais.
Bien que pragmatique, la jeune féline était loin d'être stupide et elle comprenait l'ambiguïté de la situation tout autant que le fils renié d'Arie. D'aucuns diraient qu'elle jouait avec une énième proie... Ce n'était pas inexact, mais c'était en tout cas la première fois qu'elle jouait ainsi, à ce jeu intime et incertain où l'on doit découvrir à tâtons les pensées et sentiments d'autrui.
Si le bretteur l'admettait lui-même, Siratcha, elle, prit l'hésitation du jeune homme comme un doute envers ce qui risquait de se passer. S'y était-elle mal pris ? Avait-elle blessé ses sentiments, ou bien avait-il déjà un partenaire de reproduction ? En fière Lo Po Bia, la chatte se rassurait quant à ses propres intentions impures en se disant qu'elle sélectionnait simplement un alter-ego génétiquement compatible afin de produire un héritier qui ferait la fierté de sa famille... Mais ce serait mentir que de dire qu'il n'y avait que cela.
Il y avait d'avantage, comme un petit sentiment doux et chaleureux, et cette chaleur se diffusait agréablement dans le cœur et le corps de la jeune femme. Alors que Shiro lui narrait son histoire, elle se rapprocha encore un peu de lui, savourant chaque contact comme si c'était le premier. Elle tentait aussi de comprendre les raisons qui poussaient ce beau jeune homme à dédier sa lame et sa vie à rendre fière sa famille, moins pour le fait de satisfaire des exigences familiales que pour trouver l'approbation d'un père. Siratcha, elle, ignorait qui était son géniteur et ne ressentait pas particulièrement l'envie de découvrir qui il était. Elle avait ses propres modèles : le chef de sa branche familiale, Yasratcha, et le créateur de ce dernier, Traumerei.
Le retour à la réalité fut cependant assez rude pour la féline : le fils d'Arie rejetait ses avances, ou tout du moins c'est ce qu'elle pensa lorsqu'il lui avoua ne pas être en mesure de rejoindre les Lo Po Bia. Instinctivement, la Fisherman leva les yeux vers le jeune homme, cherchant un regard qu'il lui rendit volontiers et dans lequel on lisait une émotion toute autre.
La main de l'épéiste vient relever le menton de la jeune femme, lui arrachant un frisson d'anticipation alors que son cœur s'emballait à nouveau, plus vite, plus fort. Elle le laissa approcher. Elle le laissa la dompter, elle, l'indomptable. Elle le laissa l'embrasser et sceller ce pacte auquel la petite Lo Po Bia donnait son consentement de façon tacite en réciproquant par un baiser d'abord doux puis plus fougueux, comme avide ou désireux d'en avoir davantage. C'était la première fois qu'elle s'abaissait aux vices de son corps, mais si c'était avec un Arie, alors il n'y avait aucun mal.
C'est tout du moins ce qu'elle décida alors que sa main glissait sur le torse de Shiro, le caressant sensuellement, cherchant davantage encore de contact, de peau qu'elle pourrait sentir avec la sienne. Son cœur semblait sur le point d'exploser et son corps lui communiquait ses désirs par une moiteur distinctive entre ses cuisses, et cette sensation d'un vide qui ne demandait qu'à être comblé.
Rejoins-moi ce soir au moins, et demain aussi ; rejoins-moi jusqu'à ce que nous ne fassions qu'un.
Puis elle laissa doucement glisser son haut de sorte qu'elle en révéla une épaule nue, puis l'autre, laissant à son partenaire le plaisir de l'effeuiller davantage s'il le souhaitait. De son côté, ses mains et ses caresses se firent toujours plus aventureuses, s'approchant peu à peu de certaines zones. Il n'y avait plus aucune raison de le nier : elle désirait elle aussi se saisir de l'épée d'Arie et céder enfin à ses fantasmes.
Dehors, la tempête faisait rage. Mais bien à l'abri dans leur havre de paix, il n'y avait rien à craindre pour les deux Réguliers. Siratcha poursuivit ses avances jusqu'à sentir sous ses doigts l'objet de son désir. Elle le caressa doucement, du bout des doigts, se délectant de cette anticipation que, peut-être, son compagnon d'un soir l'invite à prendre davantage d'initiative.
Ensemble, dans ce cocon formé par la couverture les abritant du monde extérieur, Shiro avait pour une fois trouvé le courage de surmonter sa plus grande faiblesse: sa timidité. Le jeune Arie ignorait encore la raison qui l'avait réussi a le faire franchir la ligne, peut être était ce le fait que Siratcha semblait rechercher le contact? Il ne saurait le dire, tout ce qui l'intéressait c'était les lèvres qu'elle lui offrait, le premier baiser qu'il échangeait. Ce contact était beaucoup plus doux et plaisant que ce qu'il avait toujours pu rêver, très vite, la douceur laisse place a cette avidité de l'autre, cette avidité qui le dévorait depuis qu'il l'avait vue. Ce n'était plus le moment de se mentir a soi même après tout.
Le chevalier d'argent en voulait plus d'elle et c'est sans un échange de mot que Siratcha lui laissa voir plus d'elle, plus qu'il en avait espéré. Si le baiser n'avait pas été suffisant pour réaliser, c'est maintenant que la réalité le frappe, celle que la Lo Po Bia lui offrait tout ce qu'elle pouvait lui offrir en échange de son amour. Quelque chose changea en Shiro... quelque chose de plus que le désir charnel était apparu, une chose incontrôlable qui commençait a le dévorer davantage. Il allait tout prendre, prendre tout ce qu'elle lui donnera... et lui rendra tout ce qu'elle attendra.
Des rougeurs apparaissent sur sa peau d'albâtre plutôt distinctive parmi les mortels, avec douceur, ses mains se posent sur le vêtement de la descendante de Traumerei, poursuivant l'oeuvre qu'elle lui présentait. C'est avec hésitation qu'il pose ses mains sur sa douce peau, comme s'il s'en pensait indigne avant de la dévoiler a ses yeux. Le haut de la Lo Po Bia finissant par la quitter alors que c'est d'une main maladroite, celle du débutant qui se pose sur sa poitrine, offrant une longue caresse ainsi qu'un léger massage, les mots de la belle résonnant dans les oreilles de Shiro, emprunt d'une beauté qu'il n'était pas capable de saisir en dehors du sens brut de son phrasé:
"Autant que tu le voudras, autant que tu me le demanderas. Je resterais avec toi, nous ne serons qu'un"
Bien que la vie n'était pas aussi simple, c'était un voeu sincère qu'il venait de prononcer. Plus rien n'avait d'importance a ses yeux que la belle qui lui faisait face, a leurs peaux l'une contre l'autre, cette douce étreinte qu'il espérait éternelle. Cela serait une erreur de croire qu'il était insensible a la caresse de Siratcha, frissonnant en réponse au voyage qu'elle s'autorisait, l'épée de l'Arie emprunt d'une raideur caractéristique ne laissant aucun doute possible a la jeune femme sur son envie d'être maniée voire même rengainée si elle ne l'arrêtait pas.
Loin d'être inactif, Shiro laissa sa main emprunter le même chemin que Siratcha avait suivi, descendant le ventre de la jeune femme dans une lascive caresse du bout des doigts. Le souffle plus court que ce qu'elle avait pu voir plus tôt, le jeune homme décide de prendre plus d'initiative avec sa belle, alors que sa main se glisse doucement sous ses bas, caressant sa peau avant d'atteindre l'endroit promis.
Réveillant une somme d'instinct endormis et surtout jamais sollicité réellement, Shiro fit basculer doucement sa princesse sur le dos, sa main toujours placée entre les cuisses de la jeune femme alors que ses lèvres viennent s'emparer des siennes avec avidité, échangeant une série de baisers enflammés ou il lui était impossible de dissimuler son désir, de toute manière il n'essaya même pas.
Sa main quitte les cuisses de l'indomptable pour se poser sur ses bas, si elle n'arrête pas le jeune homme, elle allait se retrouver entièrement nue sous lui. Il n'était désormais que désir et passion pour elle, dominé par une infinie attirance... Non, un amour sincère naissant dans le désert.
S'il fallait trouver une raison à ces soudaines pulsions, l'on pourrait sans doute attribuer ces dernières à l'instinct de survie, celui qui se réjouissait d'avoir survécu à une terre inhospitalière où la vie ne demandait qu'à renaître. Mais les pensées étaient bien loin déjà, ayant cédé face à cette intuition charnelle, bestiale, et pourtant si tendre et douce à la fois.
Siratcha laissa le fils d'Arie la faire basculer sur le dos, lui adressant un regard entre la timidité et le jeu cependant que le bretteur s'autorisait une découverte de ce territoire inconnu qu'était le corps de la jeune féline. Pour l'heure elle le laissait faire, elle le laissait la dominer, croire qu'il l'avait domptée, elle l'indomptable du règne animal. Pour l'heure seulement, car elle comptait bien retourner la situation dès qu'on lui en donnerait l'opportunité, dès que ses instincts le lui souffleraient.
Elle goûta à ce plaisir nouveau, et le manque d'expérience de son partenaire importait peu. Elle n'avait de toute façon aucune autre expérience lui permettant d'établir une quelconque comparaison, si ce n'était ces quelques sessions de plaisir en solitaire. Mais tout était différent, si différent dès lors que c'était avec quelqu'un d'autre... Bientôt son souffle se fit plus court, presque haletant, tandis que de faibles gémissements lui étaient arrachés par ce contact intime.
Ses cuisses s'ouvrirent légèrement pour permettre le va-et-vient de cette main, facilité par quelque moiteur naissant entre celles-ci. Elle sentait bien que ce qu'il restait de ses sous-vêtements n'allait pas rester très longtemps sur elle, et elle n'avait qu'une hâte : qu'on les lui ôte. Elle désirait ce fils d'Arie. Il serait le patrimoine génétique masculin de son premier enfant, ça ne pouvait être personne d'autre.
Tout en aidant Shiro à la déshabiller entièrement, la Lo Po Bia continuait d'attiser la flamme en maniant l'épée qu'elle guida bien assez tôt vers ses lèvres jusqu'à ce qu'elles recouvrent la lame tant convoitée. Elle le veut et veut le lui faire savoir. C'est une forme d'amour bien étrange qui naissait dans le cœur de la jeune femme, la faute sans doute à la dysfonction de sa famille en premier lieu, elle qui avait grandi loin de sa mère et en ignorant tout de son père. Elle n'était pas incapable de témoigner davantage d'affection en soi, elle ignorait juste qu'elle en était capable et qu'il lui était permis d'être autre chose qu'un prédateur.
S'il restait une once d'attention chez l'épéiste aux cheveux blancs, il pourrait voir cette étincelle dans les yeux de la chatte alors que son regard croisait le sien, trahissant brièvement ses pensées. Manipulatrice ? Peut-être, mais elle ne s'en cachait pas. Elle était tout simplement satisfaite que leur pacte soit conclu, qu'il lui appartienne autant qu'elle lui appartenait présentement. Curieuse de savoir jusqu'où elle pouvait pousser les choses, elle tenta de faire s'engouffrer l'épée de Shiro plus profondément dans sa gorge, au prix d'un effort conscient pour réprimer tout réflexe de régurgitation. En matière de sexe, il lui restait encore beaucoup à apprendre...
Elle relâcha sa prise un instant, reprenant son souffle et essuyant les larmes qui s'étaient formées au coin de ses yeux. Qu'à cela ne tienne ; Siratcha ne souhaitait pas rester sur une défaite. Aucun échec n'était envisageable avant qu'elle obtienne ce qu'elle voulait.
Et si on essayait de voir jusqu'où tu peux aller autre part ? demanda-t-elle avec un petit rire joueur alors qu'elle écartait ses autres lèvres avec ses doigts, se présentant entièrement à Shiro.
Shiro ne saurait dire ce qui le pousse, répondant a chaque baiser avec ardeur, ses mains se mettant a déshabiller sa compagne. Les pensées l'avaient quitté pour laisser place a cette ardeur venue du fond des âges, celle qui avait fait perdurer l'espèce humaine. Qui pourrait le blâmer d'avoir cédé aux charme ravageur de Siratcha? En tout cas aucun regret ne naîtra de cette expérience nouvelle... Enfin il ne voyait pas ce qui pouvait mal se passer.
Dire que Shiro n'y connaissais rien était faux, l'univers du jeu vidéo était loin, très loin d'être un univers duquel les pulsions étaient absentes. Héroïnes plus ou moins sexualisées devenant cible de créateur de jeux vidéos ou les relations entre personnages étaient plus ou moins poussées... Oui, l'Arie n'était pas un innocent sur la théorie quand il s'agissait de quelque chose de solitaire, mais jamais il n'avait eu une demoiselle avec lui pour partager cela.
Enfin jusque maintenant, le jeune Arie admirant le corps dévoilé de son amante. Jamais elle lui avait semblé si belle et si désirable qu'en ce moment, sa main continuant de parcourir le corps qu'il désirait tant étreindre, l'humidité qu'il sentait perler sur ses paumes étant un signal plus éloquent que n'importe quel mot qu'elle aurait pu lui chuchoter. Ils n'avaient plus besoin de mots pour savoir ce que l'autre voulait... ou peut être n'en avaient ils plus besoin parce qu'ils désiraient la même chose.
Inexpérimentés, voila ce qu'ils étaient. Assez pour que l'audace de Siratcha surprenne le fils d'Arie qui soupira fortement en sentant les lèvres se refermer autour de lui. Jamais aucune séance solitaire n'avait égalé ce que lui faisait ressentir sa compagne. Sa main viens caresser le visage de la femme féline alors que son souffle se raccourcit au fur et a mesure qu'elle progressait. Ses yeux croisant les siens, était ce cette similarité qui les avait réuni? Ses yeux l'avait assez trahi pour qu'il comprenne qu'elle avait quelque chose en tête... mais son esprit embrumé l'exprima comme une intense satisfaction, celle d'avoir une place aux côtés du fils d'Hon. Ce contrat tacite, plus que de l'amour... elle lui appartenait et il ne laissera personne poser ses mains sur elle, il sera le seul a voir cette partie de la Lo Po Bia... pour l'éternité.
Il devait admettre qu'elle était surprenante, audacieuse et elle aurait presque réussi a faire craquer l'inexpérimenté Arie par ses lèvres si elle avait tenu comme ça un peu plus de temps. Son épée dressé au meilleur de ses capacités, elle s'offrait entièrement a lui. Shiro sut qu'il avait pris la bonne décision de ne pas brusquer les choses, s'approchant d'elle, il l'enlace, s'allongeant un peu sur elle. Croisant son regard d'or, elle pouvait le sentir contre elle, a un simple petit mouvement de hanches de s'unir a elle et sceller leur pacte pour l'éternité:
"Si jamais tu as mal... dit le"
Se surestimait-il? Seul l'avenir le dira, mais il décide de franchir le pas. Ses yeux rubis ancrés dans l'or de Siratcha, la chasseuse pût sentir l'épée la transpercer, le jeune homme s'enfonçant jusqu'à la garde pour répondre a sa demande. Le souffle court, envahis par le plaisir d'être uni physiquement avec sa dulcinée l'envahissant, cet instinct ancestral reprenant le dessus, ses hanches se reculant pour revenir, donnant un petit coup a Siratcha... puis un second... puis un troisième... et encore... et encore... Son souffle se faisant court et rauque.
Ainsi recouverte par le corps d'Arie, Siratcha se sentait bien, presque en sécurité. Cela ne l'empêchait pas d'être parcouru de frissons, dus non pas au froid mais à l'appréhension de ce qui allait arriver ainsi qu'à l'excitation qui l'accompagnait. Pour elle aussi ce serait sa première fois, la première fois qu'elle laissait entrer en elle quelqu'un.
Par un énième baiser fougueux et un léger mouvement du bassin, elle fit savoir à Shiro qu'elle était prête. Elle acquiesça à la demande du fils de Hon, ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre.
Lorsqu'il pénétra, elle put sentir un léger picotement. Elle serra les dents un instant, et bientôt la douleur laissa place au plaisir, un plaisir profond et enivrant qui lui faisait perdre la raison. Son souffle court accompagnait chaque coup de hanche du jeune homme alors qu'elle enlaça celui-ci, de ses bras et de ses jambes, pour le maintenir au plus proche d'elle.
La féline s'étonnait tout de même de la docilité dont elle faisait preuve. Elle s'était imaginée, pour sa première fois, dominer son partenaire en le chevauchant, mais cette réalité lui convenait aussi. Le résultat était le même, de toute façon : elle ressentait ce plaisir, cette chaleur intérieure la dévorer, et bientôt elle pourrait recevoir le matériel génétique du fils d'Arie, pour peu que les astres le veuillent.
La douleur est passée, murmura-t-elle à l'attention de Shiro. Tu peux aller plus vite si tu le veux
Cette information trahissait en fait le désir de la jeune femme qui souhaitait s'abandonner entièrement à cet instant de plaisir, en ressentir chaque seconde à sa plénitude. Elle souhaitait en jouir pleinement, et pourtant elle désirait également que ce moment dure toujours.
Instinctivement, ses griffes éraflaient le dos du jeune homme, le lacérant de lignes droites sans pour autant aller jusqu'au sang. Elle le voulait en elle, au plus profond ; elle le voulait tout entier et pour elle seule.
N'y tenant plus, elle le fit basculer sur le dos et pris le contrôle de la situation. Positionnant ses hanches pour un maximum de plaisir, elle donnait la cadence qui lui convenait le mieux, se penchant parfois pour arracher un baiser à son amant ou lui murmurer des mots 'doux' :
Maintenant tu es à moi et à moi seule ; je te veux entièrement à moi.. Je te veux entièrement en moi aussi souvent que nous le pourrons jusqu'à ce que je sois satisfaite.
Pendant ce temps, ses coups de hanche devenaient de plus en plus avides de cette sensation qui faisait vibrer son cœur et son corps, sans complexe aucun. Ses mains caressaient le torse du jeune homme, appréciant chaque centimètre carré de sa peau comme on apprécierait un territoire conquis.
Quant au bruit moite de leurs ébats et les claquements qui en résultaient également, ils ne faisaient que l'exciter davantage alors qu'elle sentait monter en elle une vague de plaisir intense comme elle n'en avait jamais connue.
Son souffle se mua en gémissements qu'elle ne pouvait réprimer ; elle ne le voulait pas, de toute façon. Elle ne désirait qu'une chose : que le fils d'Arie sache combien de plaisir il lui donnait.
Le plaisir... Shiro ne s'y était vraiment pas attendu en réalité. Plutôt connaisseur de séances solitaires, il n'y avait a son sens aucun parallèle possible entre ce qu'il avait pu connaître et la sensation que lui rendait la belle Lo Po Bia. L'Arie pouvait sentir les membres de la féline l'entourer, comme si elle en réclamait désormais davantage alors qu'il luttait contre l'instinct de se laisser aller a donner tout ce que son corps avait.
"D'accord..."
Elle lui avait donné son feu vert et il ne lui en fallut pas plus pour intensifier les mouvements, le mouvement de balancier de ses hanches accélérant, l'épée du jeune homme parcourant tout son long a chaque coup, ses soupirs aux oreilles félines lorsqu'il sentit les griffes parcourir son dos. Sans s'en rendre compte, il avait laissé la douceur de côté et était devenu plus brutal avec elle. Oui, sans s'en rendre compte, ils étaient devenus des prédateurs assouvissant leurs instincts primaires, non... ils étaient tous deux prédateurs et proies.
A sa plus grande surprise, Siratcha le fait basculer sur le dos et sans attendre ce fut elle qui dirigea les ébats. Décidant de tout, même du rythme qui lui convenait, ce qui n'était pas pour déplaire a Shiro qui appréciait qu'elle prenne des initiatives... Tout était si nouveau et enivrant, non elle est enivrante. Les mains se posent sur elle, englobant sa poitrine de ses paumes alors qu'il lui rendait ses baisers, sentant son coeur encore accélérer a ses mots. Jamais il n'avait encore ressenti une telle envie de possession, mais elle était partagée...
"Tu es a moi Siratcha... Je serais en toi... Autant que tu le voudras"
Le jeune Arie se redresse, laissant toujours la jeune Lo Po Bia diriger les ébats, son bras gauche le soutenant pour lui faire face alors qu'elle pouvait le sentir serrer son sein de la main droite, venant lui prendre des baisers entre ses gémissements, son souffle court contre ses lèvres. Elle le rendait fou, même ivre il n'avait ressenti un tel plaisir. La jeune femme réussissait a faire monter en lui des sensations qu'il ne connaissait pas, fixant ses prunelles d'or alors que l'excitation montait encore... il aimait ses gémissement, il aimait le contact de sa peau, il aimait la manière dont elle bougeait, il aimait les sensations qu'elle lui faisait ressentir depuis qu'ils s'entredévoraient avidement.
S'il aurait voulu que ce moment dure éternellement, il y avait des limites physiques que Shiro ne pouvait dépasser, surtout inexpérimenté qu'il était. Son souffle se rétrécit, devenant un halètement, ses yeux rivés dans ceux de Siratcha, il ne peut s'empêcher de l'enlacer de son bras droit, limitant de force ses mouvements alors que d'instinct il lui assène quelques coups de bassin avec une bestialité qu'il ne lui avait pas encore montré, son épée parcourant tout le chemin qu'il lui était possible de parcourir avant que la belle Lo Po Bia puisse sentir la semence de son bien aimé l'envahir, ce dernier haletant contre ses lèvres.
Néanmoins la nuit était longue... Il était clair a l'expression de Shiro que le moment ou ils s'arrêterons sera celui ou leur corps leur feront défaut... et ce n'était pas encore le cas.
Le fils d'Arie répondit à la déclaration de la jeune féline par la réciproque, bien inconscient de ce que cela signifiait en réalité. Le visage de la chatte se para d'un sourire étrange, entre la tendresse et le sadisme, entre attendrissement sincère et satisfaction prédatrice. Elle n'était elle-même pas sure de savoir ce qu'elle ressentait en cet instant présent, trop déboussolée par l'afflux de sensations pour réfléchir.
Tout ce qu'elle désirait, c'était le sentir et le ressentir jusqu'au plus profond de son être, encore et encore, à chaque coup de hanche. Elle prenait du plaisir à voir je le jeune homme profiter de son corps, l'explorer tout son saoul, tantôt avec hésitation, tantôt avec fougue et passion.
Lorsque Shiro se redressa, il arracha à la jeune femme un gémissement plus appuyé que les précédents ; elle se tortilla sous le coup de ce plaisir plus intense qu'il lui offrait avec cette nouvelle position qui la stimulait tout particulièrement. Elle expérimenta alors une nouvelle dimension du lâcher-prise qui éclipsa définitivement toute capacité rationnelle dont elle disposait encore. Désormais Siratcha se déchaînait et se laissait aller à ces élans bestiaux qui grondaient en elle.
L'excitation monta encore d'un cran alors qu'elle sentait son partenaire approcher de sa petite mort. Elle éprouvait une certaine fierté d'être celle qui le poussait ainsi dans ses retranchements, chose qu'elle exprima par une série d'ahanements emplis de désir alors que Shiro l'enlaçait de son bras droit. Elle aimait se sentir ainsi possédée par son partenaire, se sentir possédée tout court.
Il ne lui fallut pas beaucoup plus de temps qu'au jeune homme pour atteindre le septième ciel, transportée par l'attitude et la gestuelle de ce dernier. Son corps tout entier se crispa tandis que les gémissements se faisaient de plus en plus fort jusqu'à atteindre le paroxysme du plaisir.
Shiro ne s'arrêta pas pour autant, profitant des derniers instants de raideur que lui offrait son endurance, plongeant Siratcha dans un état second proche de la transe. Puis, lorsqu'ils ne purent plus continuer, elle se laissa doucement tomber sur le côté, haletante et transpirante. De l'intérieur de ses cuisses coulait un liquide encore chaud qui la réconfortait. Oui, avec un peu de chance ce serait suffisant.
Merci, Shiro, soupira-t-elle.
Ses yeux étaient rivés dans les siens, dans un moment de calme et de tranquillité duquel tous les soucis du monde semblaient absents.
Grâce à toi je vais pouvoir honorer ma famille, j'en suis certaine.
Cela avait été dit sans fourberie aucune, elle était sincère. Bientôt peut-être elle porterait en elle les enfants d'un fils d'Arie, de quoi satisfaire la curiosité du Seigneur Traumerei.
N'aimerais-tu pas cela ? Tu sais, ma proposition tient toujours : rejoins-moi, rejoins ma famille ; notre famille.
C'était compliqué... L'air emplissait tes poumons, reprenant un souffle bien mérité après la manière dont vous vous êtes déchaînés. Tu ne pouvais t'empêcher d'admirer la beauté te faisant face, ayant encore du mal a réaliser ce qui venait d'arriver. Tes rubis plongent dans ses yeux d'or, alors que du bout des doigts tu caresses sa joue dans un geste affectueux. Il était étrange qu'elle te remercie comme cela, mais sans doute voyait elle plus loin que toi. En effet, tu connaissais son parcours idéal, devenir army commander pour Zahard, avec toi a ses côtés désormais. Tu n'allais pas mentir, c'était... assez agréable comme idée, même si cela jurait avec tes propres objectifs.
"Tu n'as pas besoin de me remercier pour ça Sira... je le voulais autant que toi"
C'était vrai, la manière dont elle le disait c'était comme si tu lui avais accordé une faveur immense alors que non... Non tu avais voulu cette étreinte, ces baisers, cette fusion. Tu reprenais ton souffle avec elle, alors qu'elle te disait que tu pouvais la rejoindre, que tu serais accepté. C'était difficile, tu n'allais pas mentir. Pour une raison simple, tu avais soif d'être accepté, ces dangers que tu prenais pour te faire un nom, cette fausse insouciance... T'avais l'espoir qu'un jour ton père sorte de son sanctuaire et te remarques... Pourrais-tu encore faire ça si tu rejoignais Siratcha? L'hésitation naît dans ton esprit... Même si père te reconnaît et t'accepte, pour les autres tu resteras un sang de mêlé. Puis il y avait Linlin, pourrais-tu l'aider si cela allait contre les projets des Lo Po Bia?
"J'ai envie de rester avec toi Sira... avoir une famille, apprendre a nos enfants a se servir de leur épée. Mais j'ai peur que cela m'interdise de voir mon père... puis j'ai offert ma lame a une princesse de Zahard, même si c'est une pimbêche si je me retire que vaudrait ma parole face a ta famille?"
D'un bras tendre tu enlaces doucement la jeune femme... que vaudrais tu oui...? Si tu partais et qu'elle était enceinte, tu ne vaudrais pas mieux que ton père qui n'avait rien fait pour que tu restes parmi les tiens. Ces mots qui avaient été une joie au tout début était devenu un poignard s'enfonçant dans ton coeur. Les mots et l'honnêteté de Siratcha déchirant ton voile de déni aussi sûrement qu'un chat décidant de grimper dans des rideaux de soie. Ta voix se faisait hésitante, un peu chevrotante:
"Je veux te rejoindre... mais je ne peux pas abandonner mes coéquipières. Cela ne pose pas de problèmes?"
Doucement tu te penches, déposant un baiser entre les oreilles de la jeune femme, comprenant pas ce qui t'arrivais. Mais tu ne pouvais abandonner Linlin et Electra la ou tu pouvais obtenir la reconnaissance que tu désirais de ton père par ta propre force. Les meneurs de familles étaient des être flirtant avec le divin, il comprendra sûrement que repoussé de tous dans ta famille... t'en avais fondé une autre. Doucement, tu lèves le menton de la jeune femme, déposant tendrement un baiser sur ses lèvres.
Siratcha répondit à la caresse de son amant en serrant sa main contre sa joue, fermant les yeux pour profiter de cette sensation. Elle n'avait jamais reçu d'affection de cette sorte auparavant, et elle en aimait chaque instant.
Elle fut cependant surprise d'entendre le fils d'Arie lui donner un surnom. Plus surprise encore de ne pas le détester. On était bien loin des termes insultants du Flingueur comme 'Chatounette', non, ce surnom que Shiro lui donnait était simple et concis, mais la façon qu'il avait de le prononcer réjouissait le cœur de la jeune femme sans qu'elle puisse vraiment se l'expliquer.
Lorsqu'il exprima son désir de rester avec elle, les yeux de la féline s'illuminèrent l'espace d'un instant avant de comprendre qu'il y avait un « mais ». A l'évocation de toutes les raisons qui empêchaient le bretteur d'accepter son offre, elle se renferma légèrement, frustrée et surtout déçue, mais fit de son mieux pour cacher ses émotions.
Sans rien dire, elle se laisse enlacer par le jeune homme, se rapprochant de lui jusqu'à ce qu'ils se retrouvent peau contre peau. A cet instant, les baisers de Shiro étaient à peine suffisants pour calmer les ardeurs naissantes dans son cœur. Elle se posait nombre de questions sans réponses dans de vaines ruminations et ne parvenait pas à en voir le bout.
Elle finit par se redresser, lâchant un profond soupir.
Si tu as juré de servir une Princesse de Zahard, alors tient ta parole. Il en va de ton honneur, et je respecte ce principe.
Ses yeux fixaient un horizon incertain alors qu'elle tentait de mettre des mots sur ses sentiments. Que voulait-elle dans le fond ? Elle avait choisi l'épéiste selon des critères rationnels et leurs ébats n'avaient pour autre but que de créer une nouvelle génération hybride plus puissante... Alors pourquoi sentait-elle son cœur se serrer à l'idée de ne pas avoir cet homme à ses côtés ? Pourquoi en voulait-elle à cette Princesse de l'avoir trouvé avant elle ?
Cela ne pose absolument aucun problème, répondit-elle autant pour Shiro que pour elle-même.
Le regard de la féline se posa à nouveau sur le corps du père de ses futurs enfants. Elle en détailla chaque centimètre carré avant de plonger son regard dans le sien, sondant ce dernier comme si ses yeux pouvaient transpercer le voile de ses pensées. Cela lui donnait sans doute un air involontairement inquisiteur, mais la chatte avait besoin de savoir envers qui irait l’allégeance de son partenaire au moment voulu.
Je compte fonder une famille avec toi, Arie. J'espère qu'au moment voulu mes enfants auront un père, sans quoi ils te reprocheront peut-être la même chose que tu reproches au tien, et je ne veux pas cela. Si tu ne peux être là pour eux, ils porteront le nom de Lo Po Bia uniquement, tel que je l'avais prévu initialement. Ce n'est pas une faveur que je te fais mais bel et bien une proposition, et je pèse toute la gravité de mes mots.
Sur ces mots, elle se leva pour aller alimenter le feu en bois, vêtue uniquement de sa tenue d'Eve, comme si de rien n'était. Il n'y avait de toute façon plus grand-chose que Shiro n'ait pas déjà vu. Au contraire, même, elle appréciait de savoir que le regard du jeune homme lui était tout acquis. Dehors, la tempête faisait toujours rage ; impossible de sortir récolter du bois, si tant est qu'il y en ait dans les environs. Rien qu'en s'éloignant du feu, Siratcha prit conscience des températures nocturnes du désert... C'était glacial. Une fois le feu ravivé, elle retourna se blottir sous la couverture, toute tremblante.
Tu as encore beaucoup de choses à vivre, et moi aussi d'ailleurs. J'ignore quand, mais un jour je porterai tes enfants. Peut-être qu'il serait plus sage d'attendre que nous soyons Rankers tous les deux... Mais je veux quand même te posséder avant... Je ne veux pas que tu soies à cette Princesse comme tu as été à moi ce soir.
Elle ne supportait étrangement pas l'idée qu'une autre femme puisse être aimée comme elle l'avait été. C'était comme donner de l'eau à un pauvre hère en plein désert, une fois la première goutte bue, il est bien difficile de s'arrêter pour partager. Il en allait de même pour l'affection que la Fisherman avait reçue. Elle en voulait plus, pour elle et elle seule, et elle espérait seulement que Shiro ait au moins assez de pitié pour lui cacher à jamais s'il y avait quelque chose entre lui et la Princesse.
Contrariée par ces pensées parasites, la jeune chatte se laissa tomber sur son homme, comme pour lui demander de l'attention. Leurs ébats l'avaient fatiguée, et elle sentait ses paupières s'alourdir à mesure que le temps passait. Elle voulait rester dans ses bras... Encore un peu plus longtemps...