Il y a des jours où rien ne va plus, où les poules ont des dents, où des ailes poussent aux cochons et où les araignées crachent du feu.
Electra possède de nombreuses connaissances, elle a passé la plupart de son existence à surfer sur le net et à faire des simulations en tous genre. Cependant, ses connaissances sont bien éloignées de ce que l'on pourrait appeler l'expérience ou la vie pratique. Elle ignore encore un tas de chose du fonctionnement du monde, à commencer par les relations sociales. Elle ignore aussi la place de l'argent -en l'occurrence les points-, de l'alcool et du sexe dans la société contemporaine.
Surement aurait-elle dû rester avec ses partenaires plutôt que partir se balader seule dans un petit village situé à quelques jours de marche de l'endroit où ils se sont séparés. Il est vrai que les membres d'une équipe ont parfois besoin d'un petit bol d'air, de se séparer l'histoire de quelques jours pour répondre à leurs envies ou besoins d'ordre personnel. Cependant, laisser une Tu Perie aussi naïve et aventureuse qu'elle se balader seule n'est pas une idée des plus brillantes.
A peine arrivée dans le petit village en question, la jeune femme fonce en direction de la taverne la plus proche où elle commence à se perdre dans des jeux d'argents. Elle choisit de jouer sans faire appel à son "code triche" et perd encore et encore. Elle finit complètement fauchée. Une partie ou deux de plus et elle finirait surement à poil. Mais, Electra a sa dignité et même si elle déteste perdre, elle décide de protéger le peu de dignité qu'il lui reste en se retirant.
Alors qu'elle s'apprête à sortir de l'établissement sans un sous, un vieux pochtron l'interpelle, lui proposant de participer à un petit concours qui lui permettrait, si elle venait à gagner, de récupérer l'équivalent de la somme perdue au poker.
"Je ne recule jamais devant un défi !" dit-elle avant de s'installer au bar, à côté de l'alcoolique. Le défi ? Simple. Il suffit de s'enfiler le plus de bière possible. Elle boit, elle boit, elle boit. Encore et encore, elle descend des pintes de bière. Elle s'en donne mal au bide. Elle en a la tête qui tourne. Mais, elle continue jusqu'à atteindre ses limites et là, elle se lève puis se retourne avec la claire intention de vider le contenu de son estomac dehors. Cependant, elle rentre dans un type, un jeunots à la chevelure blanche qui porte un bandeau sur les yeux et, le contact entre leur deux corps fait l'effet d'un doigt appuyant sur un bouton. Elle vomit. Mais, pas n'importe où. Elle le fait, sur l'homme dans lequel elle vient d'entrer.
"Oups... Je crois que j'ai un peu trop abusé sur la binouze" dit-elle en essayant de se concentrer pour ne pas se ramasser par terre.
Le fantôme que j’étais, le prince que je fus naviguais dans une mer peuplé de gens à l’étage 3. Inerte, incompris, j’avançais contre la marée de gens sans réel but. Un brin hagard, un brin perdu dans un monde sans but, sans objectif. Le capitaine du bateau « vie de prince » se retrouvait sans savoir quel cap mené. A quoi bon pouvoir revivre sans cesse, si on ne savait même pas le pourquoi du comment il avait été créé ? Je n’en pouvais plus de cette vie et je ne pouvais même pas me tuer. Il fallait que trouve la raison de toute chose dans ce monde. Il fallait que je trouve un sens à ma vie. Un nouvel essor, une nouvelle manière de voir les choses. Tout était une simple question de perspective et une nouvelle perspective c’était ce que j’avais besoin.
Le corsaire fantôme que j’étais s’arrêtait quand une volée gluante se mit à repeindre mon corps. D’un simple geste de recul, d’un simple geste défensif mon corps s’était chargé de Shinsoo et j’avais envoyé mon shinsoo collant pour coller le corps de cette personne contre un mur. On tentait de m’agresser par une quelconque mixture étrange, on en voulait à mon ascendance royale. On voulait me tuer, on avait envoyé une femme empli d’ivresse pour me torturer et faire en sorte que je ne me méfie pas d’elle. Ma voix se mettait défensive:
« - Tu ne m’auras pas démone au crachat gluant. Je ne me ferais pas avoir, tu veux ma tête et faire en sorte que j’abaisse mes défenses, en me faisant croire que tu es simplement trop ivre. Je ne suis pas né de la dernière pluie et je ferais en sorte de ne pas me laisser capturer par la fleur qui semble fragile devant moi! Diablesse sous une apparence de bambin. Je libérerai le monde des chasseurs de primes que vous êtes!! »
Une tendance légèrement paranoïaque quand on est un prince en cavale, cela pouvait étrangement ce faire comprendre. Cette fille, je ne la connaissais pas et cela m’inquiétait de ne pas savoir ce qu’elle voulait. Néanmoins, j’attrapais de l’eau qui se trouvait à côté afin de pouvoir nettoyer ma tenue du dégouli de vomi qui suintait sur l’ensemble de ma tenue. Je reprenais légèrement de contenu et pris la parole:
« - Bon bon qui vous envoie ? Zahard ? Un homme chelou ? Que me voulez-vous ? Qui est votre employeur? »
Je devais comprendre comment mon secret avait été dévoiler. Comment j’avais pu être attaqué par une attaque de vomi qui venait de nulle part, sans m’en rendre réellement compte ? Bordel, j’avais été trop absorbé par ce qui m’entourait que je ne l’avais pas vu venir.
Avant de pouvoir réagir d'une façon ou d'une autre, sans avoir le temps de comprendre quoi que ce soit, la Tu Perie se retrouve repoussée en arrière avant d'être collée à un mur de la taverne par une étrange substance sortie de nulle part. S'agirait-il d'une sorte de Shinsoo Quality ? Elle n'en sait rien mais elle est persuadée que c'est le type aveugle sur lequel elle a vomi qui est à l'origine de cela. Vengeance ou punition divine, elle l'ignore. Elle se contente de rire, bêtement, avant d'essayer de se décoller du mur par la force.
Electra écoute ses paroles d'une oreille distraite. Elle croit saisir que l'inconnu la prend pour une assassin venue faucher sa vie. Elle trouve ça relativement ridicule puisque dans les faits, elle pue l'alcool et elle se retrouve collée à un mur alors que l'autre est juste éclaboussé de vomi. C'est crade, ça pue, mais ça ne fait pas de mal. A par si y a du poison mélangé avec, ce qui n'est pas le cas. La demoiselle aimerait bien se fournir en poison mais il s'agit hélas d'une chose bien difficile à se procurer.
Il l'a questionne, ce qui la pousse à se questionner. Pourquoi est-il tant sur ses gardes ? C'est quand même louche... Aurait-il quelque chose à se reprocher ? Serait-il recherché par les autorités ? Et oui, même une Electra bourrée peut se faire des réflexions relativement intelligentes. Ce n'est pas pour rien qu'elle est Light Bearer.
"Je te connais pas, pourquoi je te chasserais ?"
Simple et efficace. La Régulière va droit au but en ponctuant sa phrase par un rot tout ce qu'il y a de plus disgracieux. Avec un tel comportement, elle n'est très certainement pas prête de servir de modèle aux cadets de sa famille ou d'être reconnue comme une digne héritière de Tu Perie Tperie.
"Si tu me libères, je t'aiderai. Je sais pas à quoi, mais je le jure sur le nom de mon père Tu Perie Tperie."
Même s'il venait à être un ennemi de Zahard, la fille aux mèches colorées s'en moque pas mal. Zahard, il n'a jamais rien fait pour elle alors, elle voit pas pourquoi elle devrait faire quelque chose pour lui. Bon, c'est pas pour autant qu'elle irait lui chercher des noises, mais voilà... Elle est plutôt ouverte d'esprit.
"Je suis Light Bearer, je suis sûre que je peux t'être utile."
Assise à une table d'un troquet quelconque avec pour seule compagnie un verre d'alcool et des pensées parasites, Siratcha ressassait les récents événements qui l'avaient amenée à chercher cet instant de répit. Entre solitude et sociabilisation, entourée de gens qu'elle ne connaissait pas et qui ne lui adresseraient jamais la parole, elle savourait ce sentiment d'être à nouveau solitaire, sans pouvoir l'accepter pour autant.
L'étage précédent avait été riche en émotion ; en rencontres également. Reverrait-elle un jour les camarades avec lesquels elle était parvenue à se hisser jusqu'à la qualification tant espérée ? Combien d'entre eux mourraient pitoyablement entre les mains d'un destin plus cruel encore que les lois de cette Tour ? Son aventure commençait enfin, et sa traque également. C'était au deuxième étage qu'on avait pour la première fois perdu la piste du monstre. Comment avait-il réussi à passer inaperçu pendant tout ce temps ? Les endroits reculés de ce monde clos, comme ce village aux airs de nulle part, détenaient peut-être un fragment de réponse.
Sa recherche n'avait cependant porté aucun fruit pour le moment, et le portrait de celui qui deviendrait par la suite sa Némésis semblait toujours aussi décousu et insaisissable.
Secouant la tête comme pour en chasser ces réflexions stériles, la jeune noble lâcha un soupir dans lequel se laissait lire sans peine toute sa frustration. Au moins son verre n'était-il pas immonde, bien que le degré d'alcool de celui-ci ne servait finalement qu'à mettre l'accent sur ses imperfections et son manque de raffinement. Un peu comme cette fille odieuse aux cheveux longs, dont la coloration révélait toute l'excentricité à eux seuls. Toute la grâce qu'aurait pu lui accorder un regard extérieur venait de s'envoler dans un torrent de bile et d'alcool, pour atterrir sans cérémonie sur un individu d'apparence taciturne.
La féline roula des yeux devant ce spectacle déplorable. Elle-même n'en était pas à son premier verre, et les bouffées de chaleurs qui s'emparaient de son corps par intermittence en témoignaient pour lui signifier que celui qu'elle s'apprêtait à finir devait être le dernier. Elle n'eut cependant pas la chance de ne pas être impliquée dans cette rixe d'ivrognes. Comme projetée par une force invisible, la fille aux cheveux idiots fut plaquée au mur avec une force impressionnante, bousculant Siratcha sur son passage, et renversant le contenu du verre de cette dernière sur ses vêtements.
Cependant que le grand lunatique s'élançait dans une envolée aussi lyrique que paranoïaque, et que la gamine alcoolique se défendait de cette escalade de violence, Siratcha, elle, resta figée. Ses yeux félins fixaient, écarquillés, son verre vide rouler sur la table et en chuter pour finalement se briser au sol. Le regard de la jeune femme se reporta alors lentement sur ses vêtements avec la même expression de choc et d'incrédulité. Ces connards avaient fait QUOI ?!
Ses poings commencèrent à se serrer sous la table. Elle bouillonnait de rage ; ses oreilles vinrent se coucher vers l'arrière de son crâne alors que ses pupilles s'étrécirent pour refléter cette colère intérieure. Sa queue battait frénétiquement l'air avec autant de vivacité que celle avec laquelle la chatte s'imaginait déjà sauter à la gorge des coupables de son état. Alors qu'elle empoignait le dossier de sa chaise pour s'en servir, une fois levée, de projectile contre quiconque serait assez bruyant pour entretenir son mal de crâne naissant, son oreille tressaillit.
Tu Perie ?
Les yeux dorés de la Lo Po Bia détaillaient désormais la Light Bearer avec le plus profond mépris. Cela expliquait au moins la coloration grotesque des cheveux, mais ce que cela n'expliquait pas, c'était la raison qui avait pu pousser une gamine des Tu Perie à quitter sa vie troglodyte et ses jouets pour venir se perdre dans un tel taudis.
Bien que l'incompréhension de la situation ne fit qu'augmenter le sentiment de mépris que Siratcha éprouvait à l'égard de la jeune ivrogne, là n'était cependant pas la question pour le moment. Par réflexe, elle s'interposa entre les deux Réguliers, faisant face à l'individu aux yeux bandés. Il était beaucoup plus grand qu'elle, mais cela n'empêcha pas la furieuse féline de l'interpeller, les mains sur les hanches et le buste légèrement penché en avant dans une pose des plus puériles.
Eh ducon, non seulement tu balances une femme et tu renverses mon verre – elle pointa du doigt la tâche humide formée sur son haut – mais en plus tu voudrais t'attaquer à une Tu Perie ? T'es idiot ou tu le fais exprès ?
La Lo Po Bia articulait difficilement ses paroles, sa langue déjà engourdie par la distillation de l'alcool dans son sang. Son sens de la répartie et son éloquence semblaient en avoir pris un coup, eux aussi.
S'adressant à la geek égarée, elle surenchérit :
Mademoiselle, ne t'abaisse pas à vouloir « être utile » à ce type. Vous manquez déjà de respect à ton père en t'exposant ainsi. Ce serait bête qu'on vous confonde avec un punk drogué. Moi j'ai failli, par exemple.
Elle tenta de se retourner en direction du Wave Controller, mais la rapidité du mouvement lui donna le tournis. Elle dut prendre appui sur sa table pour ne pas tomber.
Si t'as peur que not'bon roi envoie quelqu'un à tes trousses, c'est que t'as quelque chose à te reprocher. Je te laisserai pas toucher aux cheveux bizarres de mademoiselle Tu Perie, alors garde tes distances !
Le vomi gluant l’attaque traîtresse d’une femme aux allures de niaise. Elle parlait bizarrement, enfin elle parlait d’une famille que je ne connaissais pas. Elle disait même sa position, en effet, elle pourrait servir, mais d’un autre côté, je me méfiais. Elle m’avait quand même agressé par une attaque fourbe et collante. Puis, une sorte de personne qui parlait vraiment comme une paysanne se mit à approcher. Elle sentait le chat mouillé avec une teinte légère de fluide alcoolisant. Elle se mit à agresser de bien des manières, verbalement et dans sa gestuelle… Elle parlait à la fois comme une paysanne, mais en même temps elle semblait parler de manière respectueuse à vomito. Je soupirais, une autre qui maintenant souhaitait comprendre pourquoi on voulait me poursuivre. BORDEL, elle souhaitait me faire chier elle aussi. Dans un autre mouvement de réflexe. Je lançais mes cartes engluées sur cette odeur féline pour la coller contre le mur également. J’avais atteint la quantité maximum, mais d’un autre côté, je laissais la demoiselle à la mèche se libérer.
Ignorant la dame pompeuse, je tournais mon visage vers la demoiselle qui venait d’être décollée de son mur. Elle disait même sa position, en effet, elle pourrait servir, mais d’un autre côté, je me méfiais.
« - Excusez-moi de ce comportement, la surprise de votre vomi fut totale que j’ai cru à une attaque empoisonnée. Dans les étages, il n’est pas rare de voir des gens se faire attaquer comme ça pour moins que ça. Et vu que beaucoup d’envieux veulent me tuer, car ils ont peur que je grimpe trop vite. Je m’inquiète un peu, pour un rien. J’accepte votre offre d’aide. Dans ce cas-là, nous pouvons signer une alliance concrète, je cherchais une light bearer pour faire équipe avec moi dans cette montée des tours. »
Ma main se posait devant elle grande ouverte pour sceller ce qu’elle venait de dire. Si elle revenait sur sa parole, en un instant, je pourrais tenter de lui découper le cou avec une de mes nombreuses cartes. Mon visage se fermait alors que je regardais l’endroit où la femme à la senteur animale devait être collée. Puis, mon visage se peignait d’un sourire un brin fou :
« -Je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas ce que tu es. Je ne te vois pas, mais si j’ai réagi de la sorte, c’est qu’on m’a vomi dessus en premier. Je suis totalement clean comparé à vous deux qui possèdent de l’alcool dans votre sang. La prochaine fois que tu m’insultes de cette manière, je n’hésiterai pas à te couper la gorge. Je ne me laisserai pas insulter ou attaquer sans me défendre. Je suis peut-être aveugle, mais je ne suis pas nul. Et quelle est la cause de ce fanatisme envers la famille de cette demoiselle ? »
Les événements prennent une tournure des plus inattendues. Une femme aux traits de félins s'interpose, visiblement mécontente. Ca n'étonne pas Electra plus que cela étant donné l'agitation dont l'aveugle et elle-même sont responsable. Cependant, elle ne s'attendait pas vraiment à ce qu'on lui fasse la morale. En tant normal, elle aurait tout bonnement ignoré les propos de la Régulière, mais elle décide de l'écouter, exceptionnellement, puisqu'elle semble plus ou moins prendre sa défense. Qui prend la défense de la Tu Perie ne peut pas être méchant -ou pas totalement-.
"Merci pour le soutien !" répond-t-elle simplement à la jolie féline, choisissant d'ignorer la partie la moins flatteuse de sa prise de parole.
Mais en plus de cette étrange intervention, dès lors que la Light Bearer révèle son identité, assure n'avoir aucune mauvaise intention et propose son aide à l'inconnu qui part au quart de tour, celui-ci se montre immédiatement plus chaleureux et courtois. Un frisson lui parcoure l'échine. Elle cligne des yeux une fois, puis deux. Elle a du mal à comprendre son cheminement de pensée. Soit c'est un véritable génie, soit c'est le pire crétin qui soit.
Elle s'approche lentement de lui, tout en souriant. Elle a décidé que c'était un parfait crétin qui essayait de l'entuber en la traînant dans de sombres bail. Surement est-ce là un effet de l'alcool qui l'empêche de penser normalement. En tous cas, sa conclusion est simple : il faut qu'elle remette ce mâle un peu trop chaud pour elle en utilisant sa propre force naturelle et en tirant profit de la faiblesse naturelle de l'énergumène. Soit, cette histoire ne s'était pas très bien passée avec le Ranker de l'étage des tests, mais celui-ci n'a quand même pas des parties génitales en métal, si ?
Elle arme sa montre et tire un petit projectile électrique en direction de l'individu qu'elle prend maintenant pour un pervers.
"Toi aussi tu veux me montrer ton petit lutin, c'est ça ?!"
Elle s'élance en direction du comptoir de l'établissement afin de se cacher derrière celui-ci. Evidemment, dans son état, elle ne manque pas de bousculer une ou deux personnes sur son chemin, quelques verres et quelques bouteilles.
"Y aura pas de mariage ni de montée dans les tours !"
La prise de défense de la jeune Tu Perie débraillée n'eut pas l'effet escompté. A croire que dans cette tour, personne n'accordait plus aux Dix Familles le respect qui leur était dû. Une autre chose qu'il faudrait changer tôt ou tard. De ce genre d'ignorance et de mépris naît la rébellion, et jamais elle n'autoriserait un nouveau Jyu Viole Grace à fouler la terre sainte de Zahard.
Pour cette raison d'ailleurs, son mépris envers le Wave Controller s'en trouvait renforcé. Elle n'aimait pas les contrôleurs de Shinsoo pour cette raison, et les considérait toujours d'un mauvais œil. Au moins ce dernier avait la courtoisie de lui renvoyer le même point de vue, bien qu'il soit aveugle.
Sa cécité n'empêcha d'ailleurs pas le malappris de posséder une précision assez incroyable. Ses baangs heurtèrent Siratcha de plein fouet, l'engluant au mur alors que la Tu Perie, elle, s'en trouvait libérée. La Lo Po Bia était-elle donc devenue la nouvelle ennemie de ce sinistre inconnu aux cheveux platine ? Le choc de son crâne contre le mur empêchait malheureusement la jeune chatte d'avoir une réflexion sensée, tant la migraine s'était intensifiée. Si ses mains avaient été libres, elle se serait probablement tenu la tête en espérant que la douleur passe.
Serrant les dents, laissant apparaître ses canines proéminentes, la chatte fixait d'un œil meurtrier le faiseur de vagues qui s'adressait à elle. Sa langue pâteuse parvint cependant à articuler quelques phrases :
Même alcoolisé, son sang et le mien s'ront toujours plus nobles que le tien, l'aveugle ! Ignorer qui sont les Dix Familles, c'pas une excuse valable, déjà !
Peu importe l'effort, rien ne parvenait à briser ces liens étrangement aussi malléables que résistants. C'était comme si elle était engluée au mur, mais l'envie de planter ses griffes dans le visage du responsable était bien présente, elle.
Aujourd'hui, c'est toi qui nous manque de respect. Ose seulement me tuer et tu verras qu'on ne s'attaque pas aux Lo Po Bia impunément.
Ignorant si on l'avait seulement écoutée, la jeune noble assista à une escalade de violence assez peu respectable, mais diablement efficace. Elle fronça les sourcil par compassion pour le Wave Controller... La geek venait de faire d'une pierre deux coups, et assez littéralement...
Ouch.. ça doit faire mal, commenta-t-elle, assez interdite.
La Tu Perie, en plein délire western, se mit à couvert derrière le comptoir, au grand dam du barman qui observait la scène avec autant d'étonnement que d'agacement. Le bilan positif de cette intervention impromptue était que les liens de Shinsoo s'étaient affaiblis. Que ce soit dû à la douleur ou à la déconcentration de leur lanceur, cela permit néanmoins à Siratcha de s'extraire de cette emprise gluante.
Encore quelque peu déboussolée, la chatte tenta de s'interposer, estimant les choses à peu près équilibrées. Une atteinte à la noblesse contre une atteintes à la fertilité, oui, pourquoi pas après tout ?
Heyyyyyyyyyyy c'est bon là ? On peut arrêter le délire ou bien ? J'étais là en train d'boire tranquille et quand t'as projeté madame Tu Perie tu m'as renversé mon verre dessus ! ah merde, j'l'ai déjà dit, ça, non? BREF ! C'est pas parce que t'es aveugle que j'vais oublier ce crime odieux à l'encontre de ma garde-robe. Toi tu l'vois p'têt pas, mais j'ressemble plus à rien, maintenant ! Et... Et toi tu t'en fous, conclut-elle d'une voix chevrotante, larmes aux yeux, commençant presque à pleurer.
Réprimant un sanglot dont elle-même ignorait peu ou prou la provenance, elle poursuivit :
On montre pas son petit lutin aux dames, et on leur projette pas du liquide visqueux dessus !
Cette fois-ci, c'était parti : les digues avaient lâché. La Lo Po Bia éclata en sanglots de façon assez grotesque et enfantine. Elle tomba à genoux, les points devant les yeux pour empêcher les larmes de rouler sur ses joues, sans succès.
Pourquoi personne me respecte jamais... J'suis quelqu'un, bordel..!
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