Débonnaire comme du bétail qui trottinait gaiement vers le hachoir, Gustiae cheminait bon an mal an vers des malheurs plus infinis que ceux qu'il venait de quitter la veille encore. Et si le bougre s'y dirigeait avec un tel entrain, c'était encore parce qu'il ne voyait rien venir. Il avait survécu à tout jusqu'à maintenant, à commencer par ce qui se faisait de pire. Il peinait cependant à appréhender le concept même du «pire». Ce qui se faisait de pire, en effet, ne renvoyait que vers une échelle. Une échelle qui, lorsqu'on se trouvait à son sommet, révélait soudain un nouveau barreau à escalader. Un barreau dont il valait mieux aussitôt se saisir à pleines mains pour que celui-ci ne bifurqua pas vers des destinations moins recommandables. C'étaient en ces termes qua la vie se concevait dans la Tour Intérieure. Le tout était de savoir prendre le pli pour ne pas que le pli vous prenne.
Des épreuves, à l'étage des tests, il en avait connues. Même que c'était fait pour. Et ça n'avait pourtant qu'été le propos préliminaire ; le hors-d'œuvre d'un plat indigeste qui avait été confectionné rien pour ces réguliers du deuxième étage. Le test de position, là où tout commençait pour mieux se terminer. De ce qu'on leur en avait dit, la position était assignée en fonction des prestations aux tests précédents. On aurait pu dire de celles de Gus qu'elles avaient été...... qu'elles avaient été. Tout simplement. Des prestations si spectaculaires en tout cas, qu'on l'avait séparé de ses petits camarades des tests précédents. Son aéropage se dispersait alors que les Rankers se partageaient la ménagerie. Après une nuit de sommeil qu'ils n'avaient pas volé, chacun, une fois extirpé de son appartement de fortune, s'en était allé vers son test de positionnement.
Et si le bon Jils y était allé si gaiement, c'était encore parce que les cadors, plus plus costauds, eux, n'étaient pas conviés à la messe. Du moins, pas à la sienne. La veille, on avait dit de lui qu'il était Scout. De tous les qualificatifs qui avaient pu un jour le désigner, Scout n'en avait jamais fait partie. C'était une première. Et, parce qu'on n'avait pas daigné les renseigner au moment de l'assignation de leur position, il avait encore fallu attendre que leur Ranker chargé de les débourrer les informe des modalités de leur statut.
- Bien le bonjour à tous et bienvenue au test de position Scout.
- Merde. S'était soudain exclamée une demoiselle.
Celle-ci s'était ravisée aussitôt avant de quitter les lieux en trombe. Il fallait dire qu'on lui avait assigné la position de Spear Bearer la veille encore. Décontenancé un instant, le balourd de Ranker cligna deux fois des yeux avant d'en revenir à ses moutons.
- Si vous êtes présents ici, c'est que les tests précédents ont démontré chez vous quelques habiletés toutes particulières....
Et comme une bande de collégiens indisciplinés, les sept élèves en étaient déjà à s'autocongratuler. De tous, Gustiae fut évidemment le plus audible. Il aimait à ressasser ses aventures récentes sans trop faire attention à l'exactitude des faits relatés et frelatés.
- Un peu de silence. Souffla le grassouillet. Les Scouts je disais - ou en tout cas j'essayais de dire - sont généralement catégorisés du fait de certaines aptitudes bien particulières. Un Fisherman est généralement choisi pour son courage, un Light Bearer pour sa clairvoyance.... vous, enfin... nous, c'est pour autre chose.
Avant que qui que ce soit n'en vienne à demander ce qui les distinguait tant des autres, chacun y alla de sa suggestion introspective. En se toisant les uns les autres, ils en venaient à chercher ce qu'ils pouvaient bien avoir en commun. Les profils étaient divers, mais il était parmi eux le plus infime des dénominateurs communs. Celui-ci se distinguait par la présence d'un bec au beau milieu de la trogne est d'un chapeau au-dessus de ses yeux sans pupilles. Se dire qu'on appartenait à la même position qu'un pareil énergumène intima chacun à la plus singulière forme d'humilité qui soit : la honte.
- Des profils de Scout, y en a de toutes les sortes. Des audacieux qui sont prêts à risquer leur sécurité pour un collectif, des athlètes qui se reposent sur leur agilité en premier lieu, des curieux, des discrets ; un peu de tout ça à la fois.
L'explication aurait pu s'arrêter là. Mais parce qu'il avait été spectateur des épreuves précédentes, il ne put s'empêcher de rajouter :
- Il y en a aussi des lâches. Des fourbes même. Du genre à se reposer sur la fuite et les coups fourrés. Des petits futés qui ont vite fait de passer pour de beaux salopards à force de multiplier les exactions et les coups bas.
S'adressant à son voisin, Bon Jils, ingénu, demanda un brin vexé :
- Pourquoi est-ce qu'il me regarde comme ça ?
Furtif, le regard du gras personnage se porta aussitôt vers un horizon indéfini. Il était des spécimens qui avaient le don de donner une mauvaise image des Scouts et le Ranker aurait à en former un. Mais il fallait de tout dans la nature et, Headon, dans son infinie sagesse, ne conviait jamais les réguliers sans que ceux-ci n'aient des qualités à faire valoir. Savoir frapper sous la ceinture, de dos, par surprise, et avec un poignard empoisonné, pouvait, à certains égards, être interprété comme une forme de talent. On excellait là où on pouvait et cette propension naturelle à la rouerie qu'était celle du bon Jils faisait sa force. Une force qui, à en croire ce qu'on venait d'en dire, relevait apparemment du patronage des Scouts.
- Avec moi, il n'y aura pas de surprise. Mon nom, c'est Hens Lu Keern et je vais vous faire cavaler.
Au moins, les présentations étaient faites. La sienne, il l'acheva en jetant un caillou en plein dans l'estomac de l'aviaire. D'un simple geste du pouce, avec ce qui ressemblait à un minuscule galet, il avait fait se propulser sa cible sur cinq mètres après que l'impact l'ait heurté en plein estomac.
- GnNNARRflllLl ! Avait alors modestement objecté le principal intéressé avant de se tortiller au sol le souffle coupé.
- Si vous voulez que je vous apprenne à faire joujou avec les Observers comme ceux derrière moi...
Et cinq orbes robotiques cessèrent de se dissimuler derrière sa large carrure pour s'agiter autour de lui comme un essaim de rétines mécanique.
- Il va falloir que vous appreniez à éviter les coups.
Sur cette annonce, il sortit d'une de ses poches une poignée entière de petits cailloux. L'un d'eux servit à nouveau de projectile pour viser une fois le malheureux Gus qui en était encore à se tortiller au sol.
- AH ! 'culé ! Était-il parvenu à éructer cette fois alors qu'il savait maintenant qu'il ne serait pas le chouchou de la maîtresse.
- Pour ce test, je tirerai uniquement droit devant moi et garderai mes Observers seulement pour couvrir mes angles morts. Apprenez à esquiver, à vous cacher.... à m'éviter surtout. Si vous quittez le terrain d'entraînement, vous êtes disqualifié en tant que régulier. Des questions ?
Fébrilement, ventre contre terre, l'orni-sapiens, déjà malmené, leva sa main et sans attendre qu'on lui donne la parole en vînt naturellement à se demander :
- C'est normal qu'il y ait que moi qui prenne ?
- Je ne vois pas de quoi tu veux parler. Ajouta son examinateur avant de lui asséner un troisième galet, visant cette fois au charnu.
Si les manigances entre autres escobarderies du bon Jils avaient su impressionner les Rankers de l'Enfer d'Evankhell, elles en avaient aussi écœuré certains du fait de leur absence de scrupules manifeste. Keern avait été de ceux-là. Pour cette raison, sa partialité dans le traitement de ses élèves était pleinement assumée.
Les cailloux propulsés à plus d'une centaine de kilomètres par heure, c'est comme tout. Au début, ça fait chier. Même que ça fait mal. Et puis après, on s'habitue. Mais l'habitude avait du mal à venir chez les sept candidats. De ce qui avait été affiché sur l'écran au jour de l'assignation de leur position, deux d'entre eux seulement seraient retenus à l'issue d'une épreuve finale qui restait à déterminer. Il eut alors été de mauvais ton d'échouer durant ce qui se présentait comme un entraînement préliminaire. Un entraînement qui, si on y renâclait plus finement, laisser traîner quelques relents de supplice.
Keern ne tirerait que droit devant lui ? Qu'à cela ne tienne, Gus s'assurerait qu'entre le point A pour «Abruti de Ranker de mes deux» et le point B pour «Bon Jils», se trouverait toujours un poing C pour «Couillon de régulier malencontreusement situé entre les deux».
- A... arrête de te planquer derrière moi espèce de...
On ne sut pas trop de quel sobriquet approprié le régulier comptait faire usage alors qu'un minuscule caillou lui avait violemment heurté le flanc. À trop chercher à distancer l'aviaire sournois qui le talonnait à la même allure, il avait omis de regarder où se situait le Ranker en chasse. La violence du projectile l'informa - bien tard - que ce dernier n'était finalement pas si loin.
Privé temporairement d'un bouclier-humain digne de ce nom, Gustiae en chercha immédiatement un nouveau. Au bout d'une heure de cavale, la manœuvre était presque devenue routinière. Ses confrères réguliers, finalement, ne se cachaient pas tant du Ranker que de ce mauvais camarade qui employait chacun de ses efforts à s'assurer que les autres prennent pour lui. C'était une stratégie comme une autre. Malhonnête, fourbe, déshonorante et à bien des égards pitoyables, une stratégie gagnante néanmoins. Gagnante dans l'échec toutefois. La manœuvre lui avait permis d'éviter le pire sans toutefois le prémunir du mal. Des hématomes, partout de la nuque au joufflu, certifiaient de son incapacité à avoir su éviter chaque galet qui furetait ici et là.
En quête d'un nouvel hôte à parasiter, un de ceux qui seraient ravis de prendre les coups à sa place, le bon Jils courait - sur la pointe des pieds - en prenant soin de multiplier les angles morts et les obstacles sur son parcours. Rarement un entraînement l'avait autant intimé à la vigilance. Lui, comme les autres. Loin d'avoir été le seul à se montrer plus furtif que jamais, un gaillard l'avait soudainement agrippé par le col. Celui-ci, embusqué dans l'ombre d'un des piliers extérieurs, s'était emparé d'une proie de choix.
- CANAAAAAAARD.... On va inverser les rôles si ça te dérange pas, hein ?!
On sentait, à son intonation, que ce garçon, qui était alors le mieux bâti des sept Scouts, était quelque peu nerveux. Une oreille attentive y aurait même décelé quelques soupçons de rancune. L'énorme œil au beurre noir qui lui couvrait la moitié du visage racontait une histoire. Une de ces histoires où Gus, en se plaçant derrière lui, l'avait plus tôt amené à déguster un morceau de gravier en pleine face. Plus grand que sa proie de presque deux têtes, il avait soulevé cette dernière afin de se retrouver le nez collé à ce bec duquel n'émanait que perfidie et fausseté. Celles-ci, d'ailleurs, ne tardèrent pas à couler à torrent.
- Oh ! Tu t'en es sorti ! T'es costaud dis ! Lâcha Gus à l'envolée en tâtant le biceps de ce même bras qui le soulevait. Écoute, ça me fait plaisir qu'on se retrouve. Vraiment. Depuis tout à l'heure je te cherche pour savoir comment tu t'en es sorti depuis... enfin.. l'incident. Et avec ce culot insolent qu'était le sien, il alla plus loin encore dans la félonie. Incident qui, je le précise, était totalement indépendant de ma volonté. D'ailleurs, est-ce que je t'ai dit que le violet de ton hématome mettait très joliment en valeur tes yeux... rouges ?
Rouges, les yeux de son ravisseur ne l'étaient que du fait de la rage qui bouillonnait en dedans. La gueule autant tuméfiée par le caillou que par la grimace hargneuse qu'il tirait alors, le régulier se laissa aller à un rictus nerveux et colérique. Un de ceux que savait si bien justifier Gustiae par la seule force d'exaspération qu'il suggérait au naturel.
- T'aimes ça causer toi, hein ? On va voir si ça te sera utile quand je me servirais de toi comme bouclier humain.
- Alors, déjà, de une, premièrement, je suis techniquement pas humain mais un orni-sapiens. Donc, on dit bouclier orni-sapiens me concernant. Et deuxièmement... QUOIn ?! FAIRE DE MOI UN BOUCLIER HUMAIN ?! MAIS T'ES PAS DINGUE ?! C'EST IMMORAL ! PENSE UN PEU AUX CONSÉQUENCES !
À trop s'agiter comme il le faisait et surtout, à cancaner le verbe haut et le bec grand ouvert, le bouclier orni-sapiens avait aussi - malgré lui - servi d'appât. Keern, qui ne se déplaçait qu'en marchant paisiblement, entouré de ses Observers, trouva deux proies qui se prêtaient alors formidablement au tir au pigeon. Ou bien au tir au canard. C'était selon.
Déjà, le régulier vindicatif brandissait devant lui son canard tout en se recroquevillant au mieux derrière. Il ne fallait de toute manière pas attendre du Ranker qu'il visa autour. Ce dernier, un brin partial, dissimulait au mieux un sourire de satisfaction maintenant qu'il savait que l'aviaire allait payer les frais sa stratégie. La pichenette, dès lors, fit gicler un nouveau projectile. Mais le bon Jils - et c'était de notoriété publique - était réputé mauvais payeur. Aussi, avait-il levé les bras avait le tir pour se laissait glisser de sa tunique. Celui qui l'avait alors tenu par le col un instant plus tôt, se retrouvait alors avec un vêtement en main, ce dernier ne lui étant alors pas d'un grand secours quand le caillou vînt frapper sous son autre œil avant de le faire valdinguer plusieurs mètres plus loin.
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Bon Jils Gustiae débarrassé de sa tunique ; la gloire personnifiée
Accroupi les mains au-dessus de la tête, l'aviaire retrouva son chapeau qui lui retomba sur le sommet du crâne. Il ouvrit finalement les yeux, regarda derrière lui, regarda devant lui puis, une fois redressé, le temps fut suspendu. Personne ne s'attendait jamais au coup du canard en pagne, pas même un Ranker centenaire. Celui-ci, hébété pendant quelques secondes par ce qu'il venait de voir - et qui le hanterait sans doute à jamais - avait laissé le temps à sa proie de s'enfuir, non sans que celle-ci ait extirpé sa tunique des doigts crispés du malheureux régulier resté à terre le temps de ruminer sa douleur.
- Calme-toi Keern, n'utilise pas ton Shinsoo, ce serait rentrer dans son jeu.
À cet instant, alors que la sale bête avait déguerpi, l'entraîneur Scout soupira. Par cent fois déjà, si ce n'est mille, il aurait pu l'occire. Mais il retenait le coup de chaque pichenette et ne tirait qu'à une cadence très soutenue sans même avoir recours à ses Observers ou au moindre pas de course. Ceci considéré, en dépit de toutes les contraintes auquel il s'astreignait, Hens Lu Keern s'étonnait qu'on puisse lui tenir la dragée haute. Ce canard, depuis le début de l'entraînement, avait su éviter le moindre coup porté au niveau de ses jambes. De tous, c'était encore lui qui avait le mieux esquivé les coups. À une exception près cependant.
- Les réguliers... je n'en ai vu que six sur les sept.
Qu'on le fuie sans trop de dégâts tenait de la prouesse. Qu'on échappe à sa vue ou à son ouïe une heure de temps relevait alors du miracle. Bon Jils n'avait pas été le seul à s'illustrer. La flamboyance de ses singeries sournoises avaient apparemment été à la mesure d'une discrétion de maître d'un autre candidat.
Tous les cours ne se déroulent pas en même temps. Une véritable bénédiction pour Electra qui peut de la sorte s'inviter lors des sessions d'entraînement des Réguliers occupant d'autres positions. Ce n'est pas par pur ennui que la demoiselle agit de la sorte, même si l'on pourrait penser le contraire, il y a quelque chose de plus profond. Elle n'aime pas perdre. Elle est habituée à gagner sur bon nombre de jeux vidéos et, elle veut gagner le jeu de la Tour, le jeu de la vie. Hélas, l'emporter n'est pas si facile, surtout lorsque l'on croise la route de monstres de puissance tels que les Khun, les Ha, les Arie ou bien les Princesses de Zahard. Alors, elle se bat à sa façon, avec des informations et de savants calculs.
Le plan de notre Régulière consiste donc à observer les autres Réguliers, analyser leurs forces et faiblesses, compléter son équipe en fonction de ses besoins et de l'adversité, établir une liste des menaces et mettre au point un plan pour les esquiver ou les abattre. Cela n'est surement pas une méthode de combat très appréciée, mais elle a le mérite d'exister et de donner une chance à ceux dont la force ne réside pas dans le physique.
Lorsqu'elle entrouvre la porte d'une des salles d'entraînement, celle des Scout, Electra retrouve le bon goût du chaos qui lui rappelle rapidement la maison. Elle rend visible sa Lighthouse et s'assoit dessus, manipulant sa trajectoire pour s'installer confortablement dans un coin de l'immense pièce, saluant ce qui semble être le Ranker en charge de la session d'entraînement d'un geste de la main. Une fois confortablement installée, sans se préoccuper de si le Ranker était d'accord ou pas pour qu'elle vienne assister à son cours, elle commence à observer les Réguliers.
Très vite, la Tu Perie reconnait le canard qui aura su mettre en colère deux Arie en un temps record. Apparemment, il est toujours aussi sournois. "Canard !"crie-t-elle en espérant obtenir son attention. "J'ai quelque chose pour toi !" sur ces mots, elle sort un bout de brioche aux pépites de chocolat qu'elle envoie en direction de l'étrange animal. Puis, elle se sort un paquet de bonbons qu'elle commence à dévorer. Son geste relève plus de la pitié que de la bonté, elle n'aimerait clairement pas être à la place de l'orni-sapiens.
Bon Jils mis à part, il n'y a qu'un régulier qui attire l'attention de la demoiselle aux mèches colorées, un borgne qui semble relativement plus talentueux que les autres -canard compris. Elle lui balance donc un bout de brioche, à lui aussi, plus pour l'acheter que parce qu'elle le prend en pitié. Tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que la pure et innocence fille de Tu Perie Tperie voit l'Enfer aussi connu sous le nom de Bon Jils en pagne. Une expression de dégoût se dessine sur le visage de la pauvre enfant tandis qu'elle s'empare d'une pierre qu'elle envoie ensuite au criminel. "C'est comme ça que tu récompenses ta bienfaitrice ?!"
« J'y comprends rien, j'y comprends rien ... BORDEL IL SE PASSE QUOI ICI ?! Je suis dans la merde, pourquoi j'ai croisé la route de ce truc à grandes oreilles ?! Pourquoi j'ai été emmené ici ?! Pourquoi j'ai envie de rentrer chez moi ?! Ahhhh, j'en ai marre de cet endroit. Et pourquoi y a un putain de mec qui ressemble à un .. un ... un ca ... putain je peux plus dire ce mot de merde en plus, vive les traumatismes, je pouvais pas tomber sur un homme-concombre bordel ?! »
Ces quelques mots étaient ni plus ni moins que ce qu'il se passait dans la tête de notre petit borgne répondant au doux nom de Cassidy Livio, un magnifique jeune homme qui semblait être plus perdu qu'autre chose dans cet endroit qu'il n'arrivait pas à qualifier tellement il en avait marre de ne rien comprendre. Il regardait partout et mis à part voir des gens se faire sniper par un gros mec bizarre avec des cailloux. En plus de ça il avait vu flou en voyant le « mec » à l'allure de volatile. Il avait été tellement troublé par le physique de cet homme canard qu'il n'avait rien entendu de ce qu'il fallait faire et ne semblait pas savoir pourquoi il était ici. Plusieurs choses étaient arrivées avant et bien évidemment Livio ne savait rien de tout ça, il était vraiment largué dans ce nouveau monde.
Il avait écouté des gens parler, utiliser des mots qu'il ne connaissait pas et bien évidemment, il cherchait un moyen de palier à tout ça, il faudrait trouver une personne qui lui explique correctement tout ce bordel, sauf qu'au moment où il voulait demander à quelqu'un, il fit la rencontre d'un mec avec un bec plat et tout ce qui pouvait avoir pour être qualifié de canard. Mot troublant pour Livio, qui lui, avait un traumatisme profond envers ce mot d'animal volant. C'est que Livio n'a pas vraiment bien vécu ce moment-là quand il a légèrement insulté sans le vouloir un homme puissant de chef de flan de canard. Certes il s'en est bien sorti et a découvert par la suite son addiction au sang et à l'assassina, mais avant ça il c'est bien fait défoncer la gueule pour rester soft. De ce fait, il n'ose pas dire ce mot, canard, car pour lui, c'est ce mot qui a tout fait éclater, me demandez pas pourquoi, j'en sais rien non plus, je ne suis pas dans la tête de cet homme. Bref, depuis que Livio a vu cet homme-canard, chose qu'il n'avait jamais vu avant, il ne connaît que les humains normaux on va dire, il n'est pas très bien, quand le Ranker donna le top, Livio se précipita directement dans un coin pour se planquer.
La salle où se trouvait les réguliers et le ranker était assez vaste, que ce soit dans sa longueur, sa largeur ou même la hauteur, on aurait pu croire à un endroit en extérieur tellement les murs étaient éloignés les uns des autres. Il n'y avait pas grand-chose, si ce n'était quelques piliers ici et là, atteignant le plafond si haut qu'on pouvait en avoir la tête qui tourne en regardant vers le ciel. L'endroit était rempli de rocher plus ou moins grand, de quoi faire une partie de cache-cache parfaite ! Le jeu du chat et de la souris pouvait commencer sans problème, tout le monde se mit en marche pour faire ce qu'ils devaient faire, c'est-à-dire ce cacher, survivre et esquiver les cailloux. Alors que tout le monde semblait se prendre des coups, Livio lui était encore planqué dans un endroit plutôt calme, derrière plusieurs rochers, pourquoi ? Simplement parce que monsieur était en pls à cause de ce machin avec un bec. Après un bon moment il finit par souffler un bon coup et finit par se reprendre en main, c'est peut-être un homme canard, mais il ne devrait pas y avoir de problème avec ça non ? Livio prêta l'oreille autour de lui, afin d'écouter ce qu'il pouvait se dire dans le coin. Il entendit des gémissements, c'est que les cailloux semblaient être envoyé si rapidement, le borgne n'avait vraiment aucune envie de se prendre un truc du genre dans la tronche.
Il se prépara à bouger quand il entendit du monde approcher, il sortit de sa poche un petit miroir de poche, toujours pratique pour se recoiffer quand ... Ah non, monsieur s'en sert principalement pour remettre son cache-oeil correctement ou encore pour vérifier si les rues sont sûres. Oui, Livio ayant l'habitude de se faire pourchasser a pris l'habitude de vérifier si les rues étaient sûr et il fit la même chose ici même. Il avait cru comprendre qu'il fallait esquiver l'homme snipeur de cailloux mortel, autant rester cacher tout en bougeant non ? Ce qu'il finit par faire en voyant que personne ne pouvait le remarquer là où il se trouvait. Il bougea rapidement, a couvert et s'approcha sans le vouloir du phénomène de foire du jour. Tout le monde semblait avoir un soucis avec l'homme au bec, lui hurlant dessus ou voulant être le plus loin de lui. C'est qu'il fait une bonne cible, vu comme ça.
Alors que Livio cherchait quoi faire, il remarqua une jeune femme sur un cube étrange qu'il n'avait jamais vu avant, flotter dans les airs. Il la fixa de son seul œil visible, c'était qui cette greluche ? Elle allait le faire repérer. Elle lui balança même de la nourriture, il tenta de ne rien faire, essayant de rester calme pour ne pas se faire repérer. Malheureusement, tout s'enchaîna par la suite, en peu de temps la femme venait de lancer un cailloux sur l'homme au bec et avait piqué la curiosité de Livio qui se releva à moitié pour regarder ce qu'il se passait et se figea.
- C'est quoi ce bordel ? J'ai déjà perdu un œil, je veux pas perdre l'autre avec une atrocité pareille ... Oh toi la morue, file les bonbecs et barre toi, tu vas me faire repérer !
Tant qu'à faire, il fallait utiliser la diversion du poulet pour repousser la femme, à la Livio bien évidemment. Petit surnom affectif plutôt insultant, pour Livio c'était normal, il détestait les femmes et le faisait bien comprendre. Il finit par bouger pour aller se cacher encore un peu, mais bon, il ne se voilait pas la face, il allait sûrement se faire repérer par la suite, tout ça à cause d'une femme, il en était sûr maintenant, elles ne servaient à rien ses bonnes femmes.
- Tu paieras Tu Perie ! Avait scandé Gustiae le poing brandi. De loin. À voix basse. Dans sa tête. Sans lever le poing.
Ce n'est pas qu'il avait la trouille, mais la douleur, chez lui, stimulait le bon sens. Car c'était faire preuve de bon sens que d'éviter de faire du bruit et des mouvements brusques quand on vous traquait pour vous jeter de la caillasse dans les tripes. Mais Gus honnissait celle-là qui avait tenté de le tuer ; en silence toutefois.
Oui, elle avait attenté à sa vie. Parfaitement. De la brioche qu'elle lui avait jeté. Ce n'est pas le geste qui lui avait déplu. S'il s'était jamais offusqué de glapir son repas jeté à même sa gueule, jamais il n'aurait pu subsister jusqu'à lors. D'autant que manger ainsi le bec en l'air lui évitait d'avoir à sortir les couverts¹.
Non, l'aspect brioche avait été le sujet de l'outrage. De tout ce qu'elle aurait pu lui jeter au visage, des bonbons, de l'or ou bien même sa culotte - qu'on voyait d'en dessous par ailleurs, éclairée qu'elle était par la Lighthouse étincelante - il avait fallu qu'elle y aille à la brioche. Si ça n'avait pas été de l'inconscience, ce ne pouvait être qu'un acte de malveillance caractérisé. Et pour cause, le pain et la brioche étaient réputés dangereux pour la race avaire.
Car oui, c'était s'en remettre à des stéréotypes nauséabonds et désuets que de croire que les canards, ou en tout ce qui y ressemblait, pouvaient apprécier la brioche. La brioche gonfle dans la gorge dans l'estomac d'un aviaire, elle en vient même à les étouffer. Nombre de braves ont péri par le levain. La gourmandise, pour le peuple des orni-sapiens, était un péché mortel.
- Aux pépites de chocolat en plus. Rien que pour mieux me tenter. La garce !
Il fulminait d'avoir réchappé de peu à ce qu'il avait interprété comme une tentative de génocide à l'échelle individuelle. Vengeance il y aurait. Mais la priorité allait aux galets. Ou, en l'occurrence, à ceux qu'il tâchait d'éviter à tout prix. Avec grâce et virtuosité par ailleurs. Il n'aurait trop su dire comment, mais il fuyait maintenant avec allure et prestance. Le Shinsoo, autrement plus dense que dans la tour extérieure, permettait d'accomplir des prouesses à force qu'on le respire et qu'on s'en inspire. S'entraîner intensément durant quelques heures à peine dans la tour intérieure pouvait équivaloir à des années de labeur pour peu qu'on mettait du cœur à l'ouvrage. Plus souple, plus rapide, plus alerte et surtout plus discret², Gustiae avait échappé aux projectiles avec plus d'aisance à mesure que le temps s'était écoulé.
Car cela faisait trois heures que la chienlit avait commencé et il s'y était déjà accoutumé comme un cafard au beau milieu de l'Apocalypse. Tout ce qu'il apprenait ici-même, il en faisait usage pour mieux fuir et se cacher. Là était son mérite. Pour ce que ça avait de méritoire.
Couard jusqu'aux excès les plus vils, il avait pris soin de ne laisser aucune trace sur le sol pour escalader l'un des plus grands massifs rocheux des alentours. Pas le plus grand cependant, celui-ci aurait alors été trop exposé comme la meilleure planque possible et visé en priorité. Cela, le bon Jils l'avait prudemment pris en considération. Sa sagacité allait de paire avec la trouille d'expérimenter une douleur qu'il n'avait jamais connue auparavant.
Haut perché au sommet de sa petitesse, planqué dans une crevasse de fortune sous laquelle il avait rampé comme un nuisible - qu'il était au demeurant - il observait au loin et à plat ventre le panorama qui s'offrait à lui. La carrure du poursuivant intraitable avait ça de bien qu'elle pouvait se discerner d'assez loin. Keern, en suivant une piste qu'il scrutait d'un regard exercé, sans même s'aider du Shinsoo, avait trouvé un autre lâche caché sous les débris d'un pilier géant.
- Ouille pour lui. Dit alors Gus sans emphase ni conviction alors que, le regard morne et blasé, il assistait à un nouveau tir du Ranker. Plutôt toi que moi. Avait-il ajouté tandis qu'un cri de douleur déchirant lui parvînt même d'aussi loin.
Le sens de la camaraderie n'avait pas particulièrement brillé le temps de ce test. Alors que le planqué en chef balayait du regard l'horizon pour y trouver prétexte au divertissement, il retrouva l'incontournable Light Bearer. Celle-ci ne brillait pas par sa discrétion en ce sens où elle brillait tout court. La Lighthouse sur laquelle elle était assise - et dont les reflets colorés mettaient ses sous-vêtements très en valeur - avait pour particularité d'éclairer vivement autour d'elle.
Light Bearers et Scout étaient aussi semblables que pouvaient l'être la lumière et les ténèbres. Pourtant, l'un ne pouvait exister sans l'autre. Et vis versa. Les deux positions, de ce qu'on leur en avait dit avant qu'on leur en assigne une, reposaient sur une entente primordiale à la survie du groupe du fait de leurs attributions propres. Mais elle ne collaborait pas cette Light Bearer là. Elle papotait. Bruyamment de surcroît. Et elle jetait de la brioche. Encore. TOUJOURS.
Sous la pluie émiettée et pleine de levure qui tombait, se trouvait une ombre, une silhouette ; celle du septième Régulier. Electra l'avait trouvé, sans faite exprès qui plus est. Et maintenant, fière de sa trouvaille, elle la marquait comme elle le faisait traditionnellement de son sceau pâtissier aux pépites de chocolat.
- Tssssss. C'est pas des manières de se comporter en camarade ça. Maugréait de mauvaise foi celui, plus tôt, qui s'était planqué derrière chaque Régulier pour leur faire prendre les coups à sa place.
Son intention, soudain, vînt se porter sur un précédent amour. Un amour torride qui suscitait chez lui des palpitations quand il le voyait s'approcher. Keern, après avoir scruté le sol diligemment, avait retrouvé la trace de l'orni-sapiens. Il s'en faudrait de peu, malgré toutes les fausses pistes à explorer, pour retracer là où était terrée sa proie de prédilection.
Sur un rocher aussi haut et escarpé, Gus n'aurait su compter sur sa vitesse pour s'enfuir. Tout agile avait-il pu devenir, le moindre faux-pas pouvait lui valoir une mauvaise chute. Une de celles qui faisait de vous une flaque en bout de course. Sans même qu'on l'y aide, il avait noué lui-même la corde autour de son cou. S'il ne pouvait fuir, ce qui, alors réduisait son répertoire d'action à bien peu de choses, il pouvait néanmoins médire. De tous ses muscles, la langue était en effet encore le plus habile d'entre eux. Il l'avait tant exercée à mentir et à médire que le son de sa voix seulement pouvait, selon les syllabes articulées, s'accepter comme une arme mortelle.
- SI TU ME CANARDES - tiens c'est marrant ça héhé, non, attends, qu'est-ce que je dis ?! - SI... SI TU M'ATTAQUES, LE RÉGULIER PLANQUÉ SOUS LA BRIOCHE VA ENCORE T'ÉCHAPPER ! Avait-il tonitrué en pointant du doigt là où se trouvait le septième Régulier.
Car lui non plus, n'était pas un bon camarade. Mais il le vivait bien. D'autant mieux quand cela pouvait lui éviter d'être caillassé vertement. Au culot qu'il y était allé cette fois. Son pis-aller, bien audible celui-là, il l'avait formulé après s'être extrait de sa crevasse. Keern aurait certes pu s'acharner sur lui après l'avoir repéré si facilement, mais cela aurait supposé qu'il donne une chance de fuite à Cassidy. Ce qui, alors, l'aurait conduit à la disgrâce de ne pas avoir pu trouver un simple Régulier. De quoi frapper durement l'estime d'un Scout qui, même s'il se limitait amplement dans l'utilisation de ses pouvoirs, aurait perdu à son propre jeu.
D'ici à ce que son éventuel bourreau se décide de quelle cible il ferait sa priorité, le bon Jils s'était trouvé de l'autre côté du versant de son récif pour commencer à en descendre prudemment. Restait à espérer pour lui que sa très subtile diversion prenne le pas sur l'orgueil de leur enseignant.
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¹. Oui Blair, c'est une référence qui s'adresse à toi directement. ². Capacités Lightweight, Runner, Light Hunter et Ghost step acquis au terme de ce RP.
La demoiselle hausse un sourcil. Vraiment pas reconnaissant, ce canard ! Elle en vient même à se demander si cette créature sait seulement ce qu'est la brioche bien qu'elle ait entendu dire que c'était rigolo de jeter du pain au canard -ce qui implique dans son esprit que ces êtres savent reconnaitre le pain et ses variations comme de la nourriture-. Elle le regarde, ce canard, sautiller par-ci, par-là, esquivant les vils cailloux au détriment de la santé de ses camarades. Elle trouve ce canard vachement fourbe et rapide pour fuir, mais aussi très intelligent. A peine les tests de positions ont-ils commencé qu'il élimine déjà la concurrence. Audacieux, mais brillant.
Electra ne comprend pas la réaction de l'homme à qui elle vient d'offrir, gentiment, un bout de brioche aux pépites de chocolat. Elle partage sa nourriture, par bonté de coeur, et en échange se fait regarder de travers.
- C'est quoi ce bordel ? J'ai déjà perdu un œil, je veux pas perdre l'autre avec une atrocité pareille ... Oh toi la morue, file les bonbecs et barre toi, tu vas me faire repérer !
Non. Elle se fait même insulter. Et on dirait en plus que l'autre veut lui dérober sa pochette de bonbons.
- Tssssss. C'est pas des manières de se comporter en camarade ça.
La conclusion de la Light Bearer ? C'est tout bonnement et simplement que si les Scout sont utiles et plutôt doués, ils sont des plus ingrats et grossiers. Et dire qu'elle espérerait se trouver un petit Scout ou Fisherman pour assurer ses arrières... La voilà de suite bien embêtée. Après, comment aurait-elle pu deviner qu'ils étaient soit incompétents soit pourris de l'intérieur ?
"Vous êtes rien que des malpolis, vous pourrez vous gratter pour que je vous offre de nouveau quoique ce soit ! J'espère que vous allez vous en prendre des cailloux et pas qu'un ou deux !"
Heureusement, la Tu Perie n'est pas bien rancunière et celle-ci aura surement oublié les affronts d'un jour le lendemain même. En même temps, qui peut se venter d'être parfait ? Qui n'a jamais fait une crasse ou deux à quelqu'un ? Elle ne s'attend pas à avoir l'équipe parfaite. Elle ne s'attend pas à une loyauté sans faille de ses partenaires, même si elle ne pense pas trahir qui que ce soit à moins que ses intérêts ne viennent à diverger complètement.
Le canard trahit le borgne. Décidément, il ne faut vraiment jamais faire confiance à un canard, ou plutôt à un orni-sapiens. La femme plaint plus ou moins le borgne pour balle perdue qu'il se prend. Et se rend compte qu'au moins, même si elle s'ennuie comme tout au sein de ses sessions d'entraînement, elle ne risque pas de s'y faire trahir ou bien d'y prendre des coups gratuitement. Surement un peu trop sûre d'elle et du fait qu'elle soit en sécurité, la demoiselle ne se méfie pas des cailloux ou en fait, de quoique ce soit, elle ne voit pas arriver le cailloux qui la menace et, frappée par surprise en plein front, elle tombe de sa Lighthouse. Mécontente est la jeune Tu Perie qui gonfle les joues de mécontentement tout en se redressant.
"Je ne suis pas une Scout ! Y a aucune raison pour que je me prenne des cailloux, je suis juste là pour collecter des informations. Les Scouts, c'est vraiment tous les même ! Y en a pas un pour rattraper l'autre."
Elle pointe du doigt le Ranker et les deux hurluberlus qui semblent s'en sortir mieux que le reste. Le premier, en restant planqué comme un gros campeur, le second en fuyant comme la pire des tapettes. Electra ne se rend même pas compte qu'elle a plus ou moins lâché son "plan de conquête de la Tour".
La situation ne pouvait pas être pire que ça. Livio qui avait réussi à rester intacte jusqu'à présent, ne pouvait plus l'affirmer. Tout ça à cause d'un homme-volatile sans aucun scrupule à utiliser les gens autour de lui et à dénoncer les autres, ainsi que d'une jeune femme qui ne faisait que gêner la session. Le borgne n'avait pas l'habitude d'être autour de tant de monde, il préférait la solitude et de loin, mais bon on ne fait pas tout le temps comme on veut. Alors que le jeune homme à la longue chevelure bleuté rageait intérieurement contre la femme qui venait clairement de dévoiler sa cachette, il se fit dénoncer par le volatile humanoïde, puis vous connaissez la suite, le ranker finit par le sniper en toute beauté. Il voulu l'esquiver, mais la vitesse du projectile naturel fut plus rapide que lui et il se prit le coup en plein dans l'épaule, ce qui lui arracha un bon cri de douleur, il regarda furieusement les trois péons comme il aimait tant le dire lui-même et se jura de se venger, autant les uns que les autres. Livio ne fit pas attentions aux dires des autres, bien trop occupé à essayer de se cacher de nouveau.
Il se massa l'épaule avant de sauter entre les différents rochers, essayant soit de trouver une nouvelle cachette, soit de trouver le lâche qui se planquait derrière tout le monde. Livio finit même par hurler ses quelques mots afin que l'orni-sapien l'entende correctement.
« Hoy le poulet ! Tu sais voler ?! Car si je te trouve, que tu saches le faire ou pas, je t'envoie dans les airs, tel une cible qu'on doit tirer, il s'en fera une joie de te tirer comme à la chasse, j'en suis sûr ! Et si tu te prends la morue en même temps, une pierre deux coups, nan trois, vu que je serais plus la cible. »
C'était un peu présomptueux de faire ça, mais c'était du Livio tout craché. Bien évidemment la dernière partie il l'avait dite à voix basse, tout en claquant sa langue contre son palais. C'est qu'il avait une sainte horreur des femmes et celle-là ne faisait rien pour être apprécié du borgne, fin si toutefois c'était possible qu'une chose pareille arrive. D'ailleurs il esquissa un petit sourire narquois quand elle se prit un caillou elle aussi, bien fait pensa-t-il. Il écouta ses mots ... récolter des informations ? Il ne comprenait pas pourquoi, mais il gardait ça dans un coin de sa tête, qui sait, il pourrait toujours s'en servir un jour, non ?
Tout en courant ici et là, Livio ramassa quelques trucs sur le sol, des cailloux, il comptait faire quelque chose avec, il avait une idée en tête. Il fallait simplement apprendre à esquiver et se cacher c'est ça ? Mais pour faire une chose pareille, la diversion était ce qui était de mieux comme plan et ça l'orni-sapien l'avait bien compris, Livio comptait en faire de même, mais de façon différente. Une fois sûr qu'il était à couvert et à bonne distance de tout ce qui l'entourait, il finit par prendre ses cailloux et fit un petit sourire sadique, c'était partit pour sniper lui aussi. Il visa d'abord la jeune femme qui squattait dans le coin, après tout elle l'avait bien mérité non ? Il visa aussi dans la direction que le volatile avait prise. Puis il visa deux ou trois autres réguliers qu'il avait vu trainer dans le coin. Il garda l'un de ses cailloux pour tenter un autre truc, pourquoi ne pas viser le Ranker ? ... Ouai non mauvaise idée, il semblait un tantinet irritable, il l'avait bien vu avec le truc à bec qui s'était fait snipé à plusieurs reprises après l'avoir provoqué. Mais qui ne tente rien n'a rien non ? Il visa à quelques mètres derrière le Ranker, d'une part pour l'éloigner, mais aussi pour essayer de le déconcentrer. C'était une tentative un peu futile, il était expérimenté et si une technique aussi pourrie soit-elle fonctionnait, son égo pourrait en prendre un sacré coup et Livio en serait fort heureux cela va sans dire !
La position était inconfortable. Toujours quand on s'essayait à l'escalade sans même une minute d'expérience préalable. L'ascension avait été autrement plus simple en ce sens où un chemin plus ou moins aménagé lui avait permis plus tôt d'escalader son rocher. Mais l'autre versant, c'était une autre histoire. Une histoire qui pouvait mal se finir. Et comme si cela n'avait pas été suffisant, à quelques centaines de mètres de là, un borgne s'époumonait pour manquer de le faire vaciller de sa tour minérale. À force de les entendre, Gus considérait les injures professées à son endroit - celles-ci étant très nombreuses - comme des compliments. Quand, par sa faute, la colère faisait écumer les lèvres et s'agiter les globes oculaires de son prochain, il en rougissait presque de fierté. Mais l'instinct de survie, alors qu'il descendait son récif centimètre par centimètre, prenait le pas sur son orgueil malsain. L'heure n'était pas à la flagornerie.
Hoy le poulet ! Tu sais voler ?!
Ça, voler, il savait. Même qu'il en vivait. Vol à la tire, vol à main armée, vol à la détourne, vol-au-vent ; le vol, ça n'avait décidément pas de secret pour lui. Pour ce qui était du vol aérien, sa présente situation, fermement agrippé comme une vilaine moule à son rocher, laissait entendre qu'il n'était pas disposé à planer. Pas à moins de faire une chute mortelle en bout de course.
Car si je te trouve, que tu saches le faire ou pas, je t'envoie dans les airs, tel une cible qu'on doit tirer
- C'est ça mon con, cause, cause. Continue de faire diversion.AAaaAaah putain ça glisse.
Car mine de rien, la gueulante ainsi soufflée, pour ne pas dire tempêtée, servait drôlement l'aviaire. Dans sa position précaire, un caillou projeté par leur bourreau de Ranker, un seul, eut suffi à le mettre à terre. Il serait alors tombé de haut le bon Jils, et pas qu'au sens figuré. Aussi, que la victime de sa délation passée fut aussi prolixe jouait en sa faveur. En le vouant aux gémonies - comme tant d'autre l'avaient fait avant lui sans succès - Cassidy se faisait le complice involontaire de celui qu'il maudissait alors. Les roueries du père Gustiae donnaient toujours lieu à de curieuses scénographies dont il ajustait la réalisation au gré de ses besoins.
- Et si tu te prends la morue en même temps, une pierre deux coups, nan trois, vu que je serais plus la cible.
- La morue ? S'interpella Gus alors qu'il s'interrompait dans sa descente progressive.
Perdu qu'il était au milieu des métaphores filées du poulet, de la cible et de la morue, Gustiae en était à réunir les grandes idées pour essayer de comprendre de quoi il était question. Par la force prodigieuse de sa déduction il y alla de ses hypothèses pour finalement deviner l'identité du poisson susnommé.
- Attends voir... une morue c'est gluant, c'est moche, ça pue... Mais oui ! La réponse fit alors un sursaut dans son esprit comme une évidence manifeste. Il parle du laideron avec ses mèches et le cul qui brille !
Car il brillait ce cul. Somptueusement même. La jupe, en l'état, n'avait peut-être pas été du meilleur goût dès lors où il s'agissait de s'asseoir sur une Lighthouse on ne peut plus luminescente. La révélation toutefois, ébranla Gustiae qui s'agrippa de justesse à la paroi rocheuse. Il l'avait dévalée de dix bons mètres en y enfonçant ses ongles avant de halter sa progression. La déconcentration manqua de lui être fatale.
De son côté du versant rocheux, il ne voyait rien de ce qu'il s'y passait. Il ignorait pour l'instant que Livio avait poussé le vice jusqu'à jeter des cailloux sur les autres comme un sale gosse. Il mettait de la bonne volonté à se désigner comme une cible toute trouvée. Certains avaient le suicide jovial apparemment. Ce n'était pas pour déplaire à Gus.
Arrivé en bas de son caillou, en atterrissant sur le cul bien évidemment, Bon Jils, le séant massé d'une main pressée, cavala tout en prenant soin de se planquer derrière un obstacle tous les dix mètres¹. Cassidy était un allié inespéré dans sa quête de survie. De loin - de très loin - Gus lui souhaitait une longue vie. Assez longue en tout cas pour encaisser les caillasses à sa place durant le restant de la séance. Mais pour l'heure, il avait un autre objectif en tête.
Furtif, à la limite du sournois, il s'était insinué progressivement jusqu'à se trouver à une bonne vingtaine de mètres de la Light Bearer.
- Pssssst. Essaya-t-il une première fois.
Mais la demoiselle, probablement rendue inattentive par des heures passées sur les jeux-vidéos, n'y prit pas garde.
- Psssssssssst ! Insista le volatile persifleur. En vain là encore. Hep ! Euh...
Alors qu'il cherchait à l'apostropher, Bon Jils prit conscience qu'il ne connaissait pas même son nom. Les deux avaient pourtant partagé quelques menues épreuves ensemble avant d'en arriver là. Puisqu'il lui fallait attirer son attention, il fouilla alors le fond de sa mémoire jusqu'à ce, qu'enfin, il retrouva le patronyme de la belle.
- Hep, morue ! Faut qu'on cause.
Pour sa défense, il avait du mal avec les noms.
- Fais en sorte de m'aider avec mon test, je t'aiderai avec le tien.
C'était une manière singulière de demander un service. Mais quand un as de pique, très piquant d'ailleurs, se trouvait à sa portée, l'aviaire avait le bon sens de toujours chercher à en faire un atout. Elle aimait jouer la Tu Perie ? Il essaierait alors de la prendre par les sentiments pour mieux s'en faire une alliée.
- Le gros qui nous chasse, c'est le boss final. On a besoin d'un Buff si on veut le battre.
Comme tous les déchets de l'humanité², Bon Jils Gustiae avait lui aussi déjà perdu des journées entières sur les meuporg. Son jargon était alors assez étoffé pour brosser la demoiselle dans le sens du poil en lui parlant ainsi son langage.
Spoiler:
Résumé des actions
¹. Inhuman Speed + Runner pour progresser rapidement tout en se planquant aussitôt. ². C'est prouvé scientifiquement, faites pas les innocents. Vous savez que j'ai raison.
Electra ne comprend pas pourquoi elle se prend un caillou venant du Ranker, pas plus qu'elle ne comprend pourquoi le borgne la traite de morue, s'énerve contre le canard et se met lui-aussi à sniper les gens avec des cailloux. Décidément, ils sont pas commodes ces scouts. Cette scène, si racontée un jour, aura certainement l'air d'une comédie à quiconque en entendra parler. Et pourtant, la fille aux mèches colorées se veut des plus sérieuse tandis que les deux hurluberlus sont plus ou moins en train de se battre pour leur vie.
Se relevant, la Tu Perie dépoussière sa jupe en se protégeant du lancé de cailloux du borgne de sa lighthouse avant de se jeter derrière un obstacle, prenant exemple sur les pauvres victimes du Ranker. Elle jette un coup d'oeil en direction de la porte de sortie située de l'autre côté de la salle et se maudit pour avoir cherché l'endroit offrant la meilleure vue sur le chasseur et ses cibles.
Un soupir s'échappe des lèvres de la Régulière.
- Hep, morue ! Faut qu'on cause.
Son visage se tourne brusquement vers la personne ayant eu l'audace de l'appeler ainsi. Les sourcils froncés, la jeune fille ne doit pas vraiment avoir l'air ravie. Comment le canard a-t-il osé l'appeler ? Elle ne pardonnera certainement pas l'autre crétin de cyclope de si tôt. C'est à cause de lui qu'elle risque ce trimballer cet insultant surnom pendant un petit moment. Elle tourne la tête dans la direction opposée à celle de l'orni-sapiens, ayant décidé de bouder toute seule dans son coin et d'attendre que la situation s'apaise, naturellement.
- Fais en sorte de m'aider avec mon test, je t'aiderai avec le tien.
Les mots de l'homme-canard frappent Electra de plein fouet. Elle est intéressée, extrêmement intéressée... Mais, elle lui en veut toujours pour l'avoir interpelée d'une façon si dégradante alors qu'elle descend de Tu Perie Tperie.
- Le gros qui nous chasse, c'est le boss final. On a besoin d'un Buff si on veut le battre.
Le destin de la light bearer est scellé. Elle est désormais dans l'incapacité de refuser la demande d'aide du fourbe personnage. Elle se tourne enfin vers lui, pouce levé bien haut.
"A partir de cet instant, nous sommes frères de sang !"
Oui, cela n'a pas forcément l'air compréhensible ou cohérent vu de l'extérieur, mais l'intruse se comprend, ce qui est l'essentiel. Elle prend une grande inspiration et se redresse avant de sortir de sa cachette.
"Hé oh ! Gros plein de soupe ! Pourquoi est-ce que je me fais moi-aussi agresser ? Je suis venue en paix ! Et voilà comment on m'accueille ? Tu pourras compter sur moi pour en faire part au Ranker en charge des Light Bearer et pour raconter à ma famille quel genre de boulet totalement laid fait partie des élus. Crois-moi, tu feras pas long feu."
A vrai dire, rien de ce que la demoiselle aux mèches colorées raconte n'est vrai. Moins elle voit le Ranker en charge de sa position, mieux elle se porte. Et puis, elle n'a pas gardé contact avec les membres de sa famille -qui en auraient d'ailleurs certainement pas grand chose à faire de cette histoire. Elle veut juste gagner un peu de temps pour faire passer sa lighthouse derrière le gros plein de soupe.
Finalement, elle attaque l'homme avec sa lighthouse et, lorsqu'il se retourne, tente de l'aveugler avec celle-ci pour pouvoir se rapprocher et tenter d'utiliser sa montre customisée pour l'électrocuter.
Techniquement, c'est pas vraiment du buff, mais Electra pense qu'il s'agit du meilleur mouvement qu'elle peut employer.
hrp:
Sort de sa cachette pour parler au Ranker, en profite pour faire passer sa lighthouse derrière lui L'attaque avec sa lighthouse et utilise Dazzle quand il se retourne S'approche et lui tire dessus avec Spiraea
DAZZLE : Niveau 1 Cette capacité permet à son détenteur d'amplifier temporairement la luminosité d'une unique Light House afin d'aveugler une à plusieurs personnes, à la façon d'une bombe aveuglante.
SPIRAEA : Cet objet spécial qu'Electra a obtenu suite à un pari gagné contre des membres de la famille Tu Perie prend la forme d'une montre de haute technologie. En plus d'indiquer l'heure à la perfection, de pouvoir servir de minuteur et de chronomètre, Spiraea peut tirer des aiguilles électriques (une aiguille disparait après avoir parcouru 3m). La montre possède 3 charges électriques qui sont rechargeables entre deux rp. Il n'est pas possible de tirer plusieurs aiguilles en même temps. Cependant, la douleur qu'une aiguille procure est bien réelle et diminue légèrement la réactivité de la victime (1 tour).
Usant de la langue du diable, celle-là même qui lui prenait le gros de sa gueule ; gueule qu'il avait large d'ailleurs, il avait titillé la demoiselle là où il fallait. Peut-être même avec trop d'allant. Mais on ne manipulait jamais trop bien son prochain, aussi s'en contenta-t-il avec un zeste de méfiance. Qu'elle en vienne à parler de «frères de sang» laissait entendre que le pacte de sang était dans les cartons.
Alors qu'elle n'avait pas l'air disposée à se piquer un doigt ou à se trancher une veine - ils venaient à peine de se rencontrer après tout - le bon Jils en venait à se demander d'où elle puiserait son sang pour le pacte en devenir. Son imagination, tortueuse, sordide et débordante, en venait déjà à supputer le pire. Resté hagard un moment, la bouche à demie-ouverte et même à demie-fermée, Gus, de ses yeux vides, émergea soudain, comme réveillé d'un songe malsain. Si elle n'avait pas puisé son sang de son doigt, de ses veines ou d'ailleurs, une hypothèse malsaine lui avait effleuré l'esprit. Le poing brandi en l'air, galvanisé par les inepties qui lui avaient remué les méninges, Gus tempêta :
- Je te préviens, il est hors de question que je suce tes tampons !
Puis il cligna des yeux à cinq reprises, figé dans sa position martiale de roquet ridicule. Elle n'était plus là, mais s'en était déjà allée en croisade. Lui, n'avait espéré d'elle que quelques distractions sporadiques, mais celle-ci, ragaillardie par cette nouvelle fraternité vidéoludique, alla bien au-delà de ces modestes prérogatives. Elle était aussi inconséquente qu'il était veule et c'est encore pour cette raison qu'elle s'était jetée tête la première, ou plutôt, Lighthouse la première, sur un Ranker qui aurait pu sceller le destin du premier Régulier venu entre son pouce et son index.
- Elle va pas faire ça ?... Osa espérer un ornisapiens qui, décidément, connaissait bien mal sa nouvelle sœur de sang.
Quand le flash éblouissant de la Lighthouse y alla de toute sa splendeur, les yeux grands écarquillés du bon Jils en prirent plein la vue. Littéralement.
- AH ! Avait-il lâché sèchement en portant ses mains à ses yeux laiteux. ELLE L'A FAIT !
Il fut bien le seul à avoir été aveuglé, victime collatérale d'une alliée qui entamait joliment leur partenariat.
- Ouh, ça brille. Avait lâché Keern et battant des cils, vaguement éberlué. Ouh, ça chatouille avait-il rajouté quand la décharge lui avait secoué les tripes.
On était Ranker ou on ne l'était pas. Et lui l'était d'une belle force. Une force inébranlable qui, même dépourvue de Shinsoo, témoignaient de la superbe de sa puissance.
Fuyant déjà de tout son courage, Gustiae avançait déjà à tâtons les bras tendus en avant d'une démarche hésitante. On ne le mesurait que trop rarement mais, la course à pied, non-contente de solliciter les jambes d'un fuyard, reposait aussi largement sur sa vue. Quand celle-ci venait à lui faire défaut, l'exercice s'avérait alors soudain plus malaisé. Cinq chutes consécutives entre autres coups de genoux dans un obstacle avaient en tout cas persuadé Bon Jils de la complexité de la tâche.
Entre son parcours chaotique - néanmoins très distrayant pour ceux qui en étaient spectateurs - et ses cris de rage chaque fois qu'il venait à heurter le tout venant, Keern ne manqua pas de le trouver droit dans sa ligne de mire. Et pourtant, il ne tira pas. L'inertie présente ne tenait alors pas à un crampe ou un remord, mais à la mégarde de sa proie. Celle-ci, sans trop pouvoir se repérer, continuait de cheminer - prudemment cette fois - en avançant le plus discrètement possible. La tactique ne manquait pas de pertinence. D'aucuns l'auraient considérée salutaire si Bon Jils Gustiae ne s'était pas dirigé vers le Ranker sans même savoir où il allait.
Quand ses mains, toujours en avant, vinrent à se poser sur la panse imposante de son chasseur, Gus ne vît rien venir. Et pour cause, la cécité l'accablait encore partiellement.
- C'est toi morue ? Demanda-t-il à voix basse en palpant la masse graisseuse entre ses doigts agiles. Dis donc gourgandine... c'est bien ferme tout ça. T'as l'air d'apprécier en tout cas. C'est çaaaa, dis rien, laisse faire le pro... Ajoutait-il alors qu'il s'obstinait malgré lui à rajouter quelques suppléments sur la peine de mort qu'il tentait maintenant de ses mains baladeuses.
Quand la lumière lui revînt à tous les étages , il parvînt mieux à distinguer les formes, puis les couleurs. Ses doigts, alors, cessèrent de s'agiter. Il leva ensuite la tête en direction du visage d'un ranker qui le dominait de bien deux têtes de plus puis, il trouva le commentaire le plus approprié à la situation donnée.
- Ah.
Les doigts de Keern se formèrent devant le visage de l'orni-sapiens imprudent. Il y avait un petit caillou au bout du pouce.
- Comme tu dis. «Ah».
À bout portant, Gus décolla alors du sol pour le retrouver projeté environ trente mètres plus loin. Son alliance avec Electra, alors qu'il peinait à retrouver ses esprits, semblait se profiler sous les meilleures augures. Si pacte de sang il devait y avoir à présent, la demoiselle n'aurait alors que l'embarras du choix pour lui en prélever tant il en avait plein le bec.
- Je te préviens, il est hors de question que je suce tes tampons !
La Tu Perie n'a pas directement réagi aux propos de l'orni-sapiens mais, cela ne veut pas dire pour autant qu'elle n'a pas entendu les paroles de celui-ci. Et, en effet, elle cogite dessus. Jamais elle n'aurait pensé lui faire sucer ses tampons. Mais c'est en cela que le canard est un génie ! Son imagination malsaine est tout bonnement parfaite pour faire ressortir tout le potentiel de la jeune fille. Et oui, celle-ci se met déjà à réfléchir à la conception d'une arme à base de ces fameux tampons. C'est crade, c'est imprévu et, si la madame qui possédait le tampon à une maladie sexuellement transmissible, ça peut faire des dégâts. C'est le plan parfait quoique peut-être un peu dur à réaliser.
Electra est une fille optimiste et qui a encore un peu de mal à voir où se situent ses limites. Elle coure en direction du Ranker sans se soucier du reste du monde. Elle ne regarde même pas si son frère de sang la suit. Elle s'imagine déjà le boss à terre et elle, victorieuse, voir ses niveaux grimper en flèche. Ce n'est pas une fille difficile. Il en faut peu pour la satisfaire.
Quel ne fut pas son cri de satisfaction quand le regard du vilain croisa la lumière éblouissante de la Lighthouse de la demoiselle. Bien entendu, ce hurlement de joie ne fut que de courte durée et se transforma en somptueux "Oh, oh... Désolée monsieur" lorsque notre protagoniste se rendit compte que sa décharge n'avait en réalité fait que chatouiller son adversaire.
Alors qu'elle commence à se replier sur elle-même dans l'espoir de réduire les dommages qu'elle s'apprête à subir d'un coup à venir du Ranker, elle est sauvée de peu par son admirable compagnon à bec. Elle le voit se cogner, elle le voit trébucher et, vaillamment se diriger vers le boss à abattre et elle. La Light Bearer interprète cet acte comme une façon, pour le Scout de la protéger d'un assaut ennemi en prenant l'agro. Et, étant donné que l'entraîneur des scouts accorde toute son attention à Jils, elle n'a donc aucune raison de douter de cette interprétation.
En fait, il n'y a pas que le Ranker et Electra qui se sont stoppés pour observer l'orni-sapiens, la grande majorité de ceux qui étaient présents a juste décidé d'arrêter de se terrer pour observer l'étrange animal marcher droit vers la mort. Lorsque les pattes du canard se posent sur la masse graisseuse de l'entraîneur, la demoiselle recule, les placées devant la bouche dans un geste de surprise et d'inquiétude. Même elle, dans un élan de folie, n'aurait jamais ainsi osé tripoté un Ranker avec tant d'entrain.
Mais hélas, le plaisir de l'obsédé et incroyablement vaillant canard fut bref. La Tu Perie voit le boss final soulever d'une main son binôme avant de l'envoyer voler au moins trente mètres plus loin. Grâce à cette expérience, elle saura maintenant que les canards volent et, plutôt bien.
Le regard de l'imposant seigneur des ténèbres se pose de nouveau sur la magicienne. Ses muscles se tendent. Elle soulève légèrement sa jupe pour attraper une dague avant de la dégainer et de la pointer en direction du Ranker.
"La meilleure défense, c'est l'attaque !"
Elle bondit et, d'un mouvement net -bien que certainement moins maîtrisé que celui d'un Fisherman-, elle tente de graver le torse de l'homme à l'aide de sa dague. Puis, d'un mouvement expert, elle en appelle à sa technique ultime anti-homme : casse-noisettes ! Mais elle finira par se faire lancer comme une vieille chaussette, droit vers le canard.
hrp:
Electra tente de blesser le Ranker avec une dague (en visant le torse) puis elle essaie de lui mettre un coup de pieds dans les parties génitales. 10 FAMILIES BODY - Niveau 1 Cette capacité est obligatoire pour chaque membre des dix familles. Elle rend le corps de son possesseur naturellement plus performant, sa vitesse et son endurance sont surdéveloppés.
«Urrrgh», c'était plus qu'un râle d'agonie ; c'était le cri d'une génération. Une génération d'abrutis qui s'était pensée plus maline qu'un Ranker. Tour à tour, Jils et Electra étaient partis valdinguer au loin après avoir été intime avec un galet durant un instant fugace. Au crédit de l'examinateur Scout, il avait accompli là un joli tir groupé alors que la Light Bearer avait atterri sur l'orni-sapiens qu'elle était venue aider. D'où le «Urrrgh» du spécimen qui aurait aussi bien pu s'écrier «saperlipopette» mais à qui le souffle manquait pour enchaîner les syllabes.
Electra partageait avec lui ce trait de caractère si rare et spécifique qui faisait qu'à chaque fois qu'ils cherchaient à venir en aide à quelqu'un... ce quelqu'un se retrouvait plus dans la merde que jamais. Le bon Jils accusait tellement le coup que même avec une demoiselle sur lui, il ne trouva pas la force de faire de réflexion graveleuse. Il avait douillé à ce point.
Elle, en revanche, avait pu se servir de lui pour amortir sa chute. Leur collaboration, en un sens, venait de porter ses fruits pour la première fois. Rien non plus de franchement probant. Pas de quoi trinquer sa flûte à bec remplie d'on ne sait quelle bistouille en se gargarisant d'un somptueux travail d'équipe. Leur entente était minable mais... elle avait le mérite d'évoluer pour le mieux. Très lentement toutefois.
Aussi, Gus ne pouvait pas se permettre de rester à moitié inconscient. Pas à moins de finir en foie gras en bout de course. Alors, il rassembla ses forces et maugréa :
- T'attends la prochaine chute de neige pour t'enlever ou tu comptes rester pour tenir chaud à mon petit lutin ?...
Ces mots, il les avait péniblement bavés pour se plaindre que la demoiselle était encore assise sur lui après s'être réceptionnée. Il y avait fort à parier qu'elle ne souhaitait pas découvrir ce qu'il entendait par «petit lutin».
Tandis qu'ils se dépêtraient comme ils pouvaient, au loin, resté fixe, Keern les regardait. Ile se souvenait que jadis, le test des Scout impliquait de se faire une liste d'amis. Car un bon Scout, en dernière instance, devait savoir soigner son relationnel puisqu'il il pouvait aussi bien être espion que sauveteur. Gustiae, malgré ce qu'il était, avait au moins ce don des grandes gueules qui consistait à savoir s'aménager des alliés rapidement. La veulerie y était aussi pour beaucoup dans ce prodige.
Keern laissait un délai entre deux attaques afin de ne pas avoir à s'acharner sur le même Régulier. Durant ce laps de temps, c'est en claudiquant que le bon Jils alla se cacher à nouveau. À changer de stratégie sans arrêt, il était comme un Bernard l'ermite sautant de coquille en coquille, au gré des surprises qu'il y découvrait.
- Changement de plan. Avait-il annoncé après que le précédent leur ait littéralement sauté à la gueule. Plutôt que de chercher à le battre, on va lui désigner ses cibles. Ton cube, tu pourrais pas t'en servir pour traquer les autres ? S'il trouve quelqu'un sur qui s'acharner, ça m'évitera d'avoir à essuyer les plâtres.
Se cacher derrière autrui pour s'assurer qu'ils prennent les coups à sa place. Voilà qui ressemblait bel et bien à un plan concocté par Bon Jils Gustiae en personne.
Electra n'avait pas planifié que le double piège tendu au Ranker ne porterait pas ses fruits mais aurait en plus le don de les envoyer voler au loin, elle et son partenaire orni-sapiens. Encore sous le choc de l'atterrissage brutal bien que légèrement amorti par le canard, elle met un moment à se redresser si bien que Gus lui fait un petit commentaire. Elle dégage de sur lui aussitôt mais le fixe, les sourcils froncés... Tenir chaud à son petit lutin ?
"Je ne savais pas que tu cachais un lutin sur toi !" Elle marque une courte pause. "Je ne savais pas non plus que les lutins n'aimaient pas le froid... Tu crois que tu pourrais le lancer sur le Ranker ?
La Tu Perie a ce don de prendre les images au pied de la lettre lorsqu'employées par une autre personne qu'elle, avec l'exception des jeux vidéos bien évidemment. Et, elle ne connait que trop peu de choses sur la sexualité pour être sensible à ce genre d'expression si bien qu'elle n'a strictement rien compris de ce que pouvait raconter son interlocuteur et qu'elle se retrouvait donc, une nouvelle fois, totalement à côté de la plaque.
La demoiselle part se cacher avec l'homme-canard. Elle réfléchit à un plan pour possiblement vaincre le vilain entraîneur Scout. Cependant, rien ne lui vient à l'esprit. C'est qu'elle n'a pas beaucoup de capacités offensives ou défensives si bien qu'elle ne peut pas faire beaucoup mieux que ce qui a déjà été réalisé.
"Quoi qu'on fasse, on va se prendre un marron, ou plutôt un caillou voire même un poing."
Heureusement que les joyeux lurons sont tous deux relativement intelligents et que chacun est en mesure de monter un plan aussi bancal puisse-t-il être si bien que le Scout propose à son tour une idée.
- Plutôt que de chercher à le battre, on va lui désigner ses cibles. Ton cube, tu pourrais pas t'en servir pour traquer les autres ? S'il trouve quelqu'un sur qui s'acharner, ça m'évitera d'avoir à essuyer les plâtres.
Elle cligne des yeux et matérialise un clavier, puis elle se connecte au réseau et se met à rechercher la position des ennemis qui sont plutôt d'autres victimes du gros plein de soupe.
"T'es pas le dindon de la farce ! Ca sent le sapin pour eux, mais tant pis."
Electra commence à songer qu'elle devrait peut être s'acheter une ou deux autres lighthouse. Elle se ren compte que si elle en avait eu ne serait-ce qu'une de plus, alors elle aurait pu éclairer les cibles du Ranker tout en lui vendant leur localisation. Soit doubler le nombre de cibles. Lorsqu'elle sera sortie de cet enfer des cailloux, elle ira se procurer d'autres lighthouse mais en attendant, elle est obligée de faire avec une. Elle renvoie les informations trouvées au Ranker dont la Pocket est en libre accès. Et, très vite, un caillou vient heurter le Scout dont la position a été vendue.
hrp:
TRACKING- Niveau 1- Cette capacité permet à un Light Bearer de traquer une personne qu'il a déjà vu ou qu'un Observer allié a localisé en se connectant au réseau et en effectuant des recherches avancées, il faut cependant que la personne se trouve dans la même tranche d'étages. Alternativement, cette capacité peut être utilisée pour lier une de ses Light House à la Pocket d'un allié pour pouvoir le localiser avec précision et communiquer à distance avec lui.
Elle n'avait pas compris pour le lutin. Qu'elle soit si innocente, cela ne pouvait l'enjoindre qu'à en profiter. Glisser le rameau à la descendante directe d'un membre fondateur des dix familles, c'était un met de roi. À défaut d'être constamment le dindon de la farce il aurait bien eu dans l'idée de farcir sa dinde de partenaire. Juste histoire de jouer au joyeux luron le temps de redéfinir l'expression «se tirer une bûche» quelque part dans les fourrées. Juste histoire d'être emmitouflé dans quelque chose de chaud.
Mais l'heure n'était au batifolage impromptu ou aux débordements libidineux. L'impératif reposait présentement sur la nécessité de ne pas se prendre un marron au milieu de la pluie de caillasse. Du genre horizontale la pluie. Rapide aussi. Cinglante surtout.
Avec ce qu'il avait «mangé», il n'allait pas pouvoir cavaler avant longtemps. Sans aller jusqu'à considérer que l'affaire sent le sapin, elle était néanmoins mal engagée. Et l'épreuve, c'est encore pour une heure qu'elle s'imposait à lui. Il restait à faire diversion. Une longue diversion. Dont il ne serait pas le maître d'œuvre par ailleurs. Il envoyait les jeunes filles au turbin. C'est à ces hauts-faits guerriers qu'on reconnaissait les grands hommes.
Elle leur en avait mis plein la vue aux autres Scout. La lumière de la Light House jouait pour beaucoup. Débusqués comme du gibier, le tir ne tardait pas pour les achever en beauté.
- Toi là-haut vitupéra finalement le Ranker à qui on avait décidément trop facilité la tâche. Tu veux que j'aille chercher ton responsable d'épreuve ?!
Son hospitalité connaissait un terme que l'on devinait prochain. Il allait falloir ruser pour s'assurer qu'elle s'incruste une heure encore. Mais hélas, le caillou projeté à plus d'une centaine de kilomètres par heure et le Suspendium faisaient mauvais ménage.
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TRACKING- Niveau 1- Cette capacité permet à un Light Bearer de traquer une personne qu'il a déjà vu ou qu'un Observer allié a localisé en se connectant au réseau et en effectuant des recherches avancées, il faut cependant que la personne se trouve dans la même tranche d'étages. Alternativement, cette capacité peut être utilisée pour lier une de ses Light House à la Pocket d'un allié pour pouvoir le localiser avec précision et communiquer à distance avec lui.